La crainte de la dégringolade s’éloigne. L’espoir du repositionnement s’installe. Il ne reste que sa confirmation et sa consolidation dans ces éliminatoires de la Can Maroc 2025. Ce qui ne serait que conforme à la configuration de ce groupe L et au statut actuel de l’équipe nationale sur le continent. La frayeur qui s’était emparé des Sénégalais trouvait sa légitimité dans les cinq dernières sorties des Lions au cours desquelles seule la Mauritanie a été battue. Les cris de joie et la liesse populaire qui ponctuaient les rencontres des Lions ont fait place à des clameurs d’indignation et les critiques les plus acerbes. Logique. Le sourire nous est donc venue de Lilongwe. Aussi lointain soit il ça reste un tournant fort de ces éliminatoires, une passerelle importante entre le doute et l’espoir, entre un public et son équipe.
Une victoire obtenue dans la tourmente revigore toujours et tempère les velléités de tourner le dos à ce qui reste un bien public commun. De Lilongwe on ne retiendra que sa belle moisson et son impact sur le reste du parcours. Peu importent la souffrance qu’elle a engendrée, l’effort et la patience que cette victoire a exigés. Cette fois de la montagne on ne retiendra que son point culminant. Le réalisme nous impose d’ignorer volontairement toute la vallée en dessous.
Car de manière générale la palette des ressentis est pleine de satisfactions après une si précieuse victoire qui a donné la priorité à l’enjeu et la finalité au détriment du jeu. Qu’à cela ne tienne. Le besoin d’exister, de justifier une réputation et de confirmer un statut ont pu reprendre leurs droits devant un Burundi certes très limité mais très gênant au point de vous perturber dans la quête des trois points nécessaires dans un contexte aussi agité comme ce fut le cas après le nul contre les Étalons du Burkina Faso.
Car le foot a un côté arithmétique très cruel parfois qui s’érige en arbitrage quand les chiffres sèment le doute. Soit pour sanctionner soit pour sauver. En trônant à la tête du groupe L en attendant les prochaines sorties c’est un moment propice pour tout remettre à zéro. Colère, doute et stress à la fois pour un retour triomphant dans la course qui mène au Maroc.
Abdoulaye Dabo
