Un match plein avec du spectacle autant sur l’aire de jeu et qu’en tribunes ! Deux très beaux buts ! Un public nombreux et bruyant ! Le premier derby de l’histoire de la Ligue 1 de football de la ville de Rufisque a répondu à toutes les attentes.Tabane Dieng, le coach de l’AJEL et son alter ego de TFC, Cheikh Sidate Sarr avaient raison de pronostiquer, comme s’ils s’étaient passé le mot, que « c’est Rufisque qui gagnera, quel que soit le résultat ».
Car, effectivement, Rufisque a gagné, puisqu’aucune des deux équipes n’a perdu. Il n’est même pas exagéré d’avancer que c’est tout le football local national qui a gagné. Car les Rufisquois des deux camps ont fait la meilleure des publicités aux joutes locales avec une prestation de haut vol. Au point qu’on se crût un moment être remonté au siècle dernier, lors des chocs Jaraaf – JA du bon vieux temps.
Oui AJEL et TFC sont à confondre dans les mêmes éloges pour avoir sorti une vraie superproduction. Un jeu alerte, des duels serrés et deux buts de haute facture. Le premier (69ème mn) sur une tête rageuse de Layousse Samb avait refroidi les chauds supporters de l’AJEL dont l’équipe dominait les débats ; avant que, 13 minutes plus tard, Ousmane Seck n’envoyât, depuis le flanc gauche, un amour de balle brossée qui alla nettoyer la lucarne opposée tout en douchant les fans de TFC qui pensaient que les leurs joueurs avaient réussi le plus dur. En effet, les « petits frères » n’ont point fait de complexes face aux grands-frères et champions en titre et auraient même mérité, avec un peu plus d’application, de marquer au moins une fois avant la pause.
Finalement, l’affaire s’est conclue sur un nul qui devrait satisfaire tout le monde. Il est vrai que TFC a perdu son fauteuil de leader au profit du Jaraaf, mais il peut s’estimer heureux de n’avoir pas cédé devant le « petit frère », et d’avoir décroché un point. AJEL, elle, a prouvé qu’elle a de la ressource et les moyens de rivaliser avec les grands. Et la Vieille Cité de Rufisque aussi peut être fière de disposer de deux formations capables de jouer le haut de tableau au plan national.
Là, c’est un défi qui est lancé aux autorités de la ville dont le premier magistrat, Omar Cissé qui a donné le coup d’envoi symbolique de cette rencontre historique : le stade Ngalandou Diouf est trop exigu et doit être agrandi pour épouser les nouvelles ambitions de TFC et d’AJEL ; à défaut de trouver une autre enceinte où ces clubs locaux d’élite pourront accueillir leurs adversaires et leurs nombreux supporters. Ce stade qui affiche complet à chaque sortie de l’une ou l’autre équipe a carrément refusé du monde (au sens premier du terme), ce samedi lors de la 5ème journée de L1 quand les deux formations se sont fait face.
Tout Rufisque a déjà coché le rendez-vous de la 18ème journée, lors du derby retour. Si entretemps, TFC et AJEL alignent les prestations du même tonneau face à leurs autres adversaires, on peut espérer un autre grand moment de plaisir sur la pelouse de Ngalandou Diouf.
B.K.N