La chronique CAN de B.K.N.
C’est ce qui s’appelle mettre les petits plats dans les grands ! Presque partout à Abidjan ou Yamoussoukro (deux des cinq villes – hôtes de la CAN 2023 que nous avons eu l’occasion de « traverser » ces derniers jours), il est impossible de ne pas comprendre que la Côte d’Ivoire prépare le plus grand évènement sportif africain : affiches en tout genre, drapeaux des pays participants, rues et avenues refaites, élargies et embellies. En un mot, la Côte d’Ivoire bourdonne telle une ruche et son cœur bat au rythme du ballon rond.
C’est que ce pays a attendu très longtemps – trop longtemps même – avant d’accueillir la CAN de football. La seule fois où la compétition s’était jouée en Côte d’Ivoire, aucun des joueurs actuels n’était né. C’était en 1984. Cela fait donc quarante ans ! Autant dire une éternité pour ce pays de football.
En fait, de cette date-là à aujourd’hui, les « Eléphanteaux » qui s’étaient fait éliminer dès le premier tour sont devenus de vrais « Eléphants », comme le leur avait prédit leur président d’alors, Félix Houphouët-Boigny. Le Sage de Yamoussoukro avait su trouver les paroles apaisantes et la formule qui a fait florès depuis pour panser les blessures de son peuple.
Aujourd’hui que la CAN revient sur les bords de la lagune Ebrié et fait vibrer toute une Nation, la Côte d’Ivoire a donc déployé ses atours pour accueillir ses hôtes, dans la plus pure tradition d’hospitalité du pays (qui, soit dit en passant, conteste au Sénégal de terre d’accueil et de tolérance, de la « Téranga » quoi).
Avec le slogan « Akwaba », elle souhaite avec faste la Bienvenue à ses hôtes. Mais, pas question pour elle de leur dérouler le tapis rouge. Car les joueurs ivoiriens veulent être dignes de la prédiction de leur défunt président Houphouët-Boigny. Déjà que huit ans après leur « échec » à domicile, ils étaient venus décrocher leur premier titre continental à Dakar même sous la conduite du coach Yéo Martial et du capitaine Gadji Céli, avant de récidiver en 2015, emmenés par l’excellent milieu de terrain Yaya Touré.
Frank Kessié et les siens doivent donc se dire qu’ils ont l’obligation de réécrire l’histoire et celle de leur pays. Et d’écrire leur histoire à eux. Tous les spécialistes du football s’accordent à dire que cette CAN promet d’être l’une des plus compliquées à remporter. Autant pour le pays organisateur que pour les 23 autres Nations présentes. Tant mieux pour le spectacle, pour le suspense et pour l’image du football africain.
Que roule la balle. Et elle est ronde pour tout le monde…