Le foot a un côté arithmétique très poussé qui s’érige parfois en arbitre lorsque les chiffres en émanant directement sèment le doute. Soit pour sanctionner soit pour sauver. C’est seulement ce mercredi que nombreux l’ont compris quand les deux derniers matches de groupe de la CAN ont rendu leur verdict.
On avait presque célébré la messe requiem des Éléphants à Abidjan lorsque que Korogho les ressuscite, les remet en vie et les replace dans la course. Le Maroc lui a essuyé ses larmes et la RDC a offert le mouchoir qui lui a permis de les sécher.
Les Ivoiriens reprennent les rues où ils avaient tout callaissé sur leur passage pour exprimer leur colère et leur déception après la lourde défaite de leur équipe nationale face à la Guinée équatoriale 4 à 0. Ces visages plutôt radieux cachaient mal leur mea culpa après leur sortie au vitriol il y a seulement quelques jours. Ils sont passés de trépas à vie. Le foot est certes un jeu mais il secrète des chiffres et des statistiques qui déterminent le destin d’une équipe dans une compétition.
On peut comprendre les Ivoiriens. Le syndrome de 84 hante encore certains esprits mais l’histoire a beau être cet immense réservoir d’expériences n’a encore ni bégayé ni refait surface. Les matches de groupe sont un condensé d’incertitudes de surprises d’émotions fortes qu’il convient de gérer dans le temps pour éviter de tirer des conclusions hâtives en attendant que les choses arrivent à leur terme.
C’est ce ciel qui tarde à s’éclaircir parfois et qui ballotte les prévisions météorologiques dans tous les sens avant de livrer tous ses secrets. Fini la colère, le ton et les discours ont changé, la Côte d’Ivoire a renoué avec l’espoir. Cette façade fissurée et lézardée affichée au lendemain du match contre la Guinée équatoriale a disparu pour faire place à un Éléphant debout. C’est tout le sens d’une victoire acquise grâce à l’arithmétique.
Ce coup de pouce scientifique mais impartial que la combinaison des chiffres peut toujours donner à un moment où tout semble s’écrouler sous vos pieds. Par contre, cette réalité s’est achevée avec l’arrivée des matches couperets dès ce week-end.
Abdoulaye DABO