Souleymane Diawara affirme que le Sénégal a perdu en 2012 en Guinée équatoriale contre un Nzalang Nacional composé en majorité de « chiens de la casse ». La prime de 1 million de dollars (plus de 600 millions FCFA) a suffi à stimuler la motivation de ces « travailleurs le jour, dont des pêcheurs », et « footballeurs le soir », image-t-il pour Colinterview.
Souleymane Diawara assimile la campagne équato-guinéenne à la pire humiliation du Sénégal dans une Coupe d’Afrique des Nations (CAN). « Je pense que c’était nous… En Guinée équatoriale, on est sortis au premier tour, en 2012, lors de ma dernière CAN. On avait perdu contre la Guinée équatoriale, on s’était fait éliminer en perdant 1-0 (plutôt 2-1) contre des… », laisse-t-il entendre, le temps de trouver le qualificatif qui sied à l’adversaire de l’époque.
« Comme profession, il y avait des pêcheurs… »
« Je crois que le matin, ils étaient au travail, et le soir ils sont venus jouer contre nous. C’est véridique, ce n’est pas une fausse histoire… », affirme le consultant de BeIn Sport, selon qui « le Président leur avait promis 1 million de dollars à se partager s’ils gagnaient le Sénégal… (rires) des chiens de la casse ! Des chiens de la casse, je te jure ! Je ne sais pas si on s’était vus trop beaux ou si on les avait sous-estimés, mais on n’a rien vu… Ah ouais… J’avais honte. Je pense que c’est la pire humiliation. »
Et, « Super Souley » ne rigole pas. « Mais oui c’est vrai, et comme profession, il y avait des pêcheurs… Il y a beaucoup de pêcheurs en Afrique, et je ne l‘ai appris que plus tard », insiste-t-il, louant leur « mental, et là, la fatigue n’existe pas. J’en ai vu la preuve (rires) », ressasse-t-il, longtemps après sa retraite internationale intervenue le 29 janvier 2012, après la défaite contre la Libye (1-2). La troisième des Lions d’Amara Traoré sur le même score lors de cette CAN en Guinée équatoriale entamée par un revers contre la Zambie, le 21 janvier.
Un meilleur souvenir : « Quand on perd contre l’Egypte (2-1). En plus on s’est fait voler… »
Un brin humoristique sur ses échecs avec la sélection sénégalaise, Souleymane Diawara (51 capes) n’a rien perdu de son enthousiasme. Et, une défaite, même en demi-finale de Coupe d’Afrique, n’est pas forcément un amer souvenir chez l’ancien défenseur de Marseille et Bordeaux. Pour preuve, la sortie polémique du Sénégal par l’Egypte, le 07 février 2006, est un de ses meilleurs moments en Lions. « C’est la demi-finale de la CAN en Egypte, quand on perd contre l’Egypte (2-1). En plus on s’est fait voler… », se marre-t-il. « Ça, et ma première sélection. Ah ma première sélection c’était, put… Un des meilleurs moments de ma carrière en sélection. »
Mais, rien de tout cela n’est comparable avec ce qu’il ressent quand il vient défendre les couleurs de sa patrie. « Quand tu arrives au pays, tu vois l’amour que te porte le peuple (…) ça te donne des frissons… C’est une émotion à part. C’est différent en club parce que c’est le quotidien. C’est ta famille aussi mais tu la vois tous les jours. En sélection, tu ne la vois pas tout le temps, et le fait de revenir là-bas, c’est quelque chose quand même », savoure-t-il encore.
Un sentiment que même sa « pire connerie en sélection » ne saurait effacer. « Ma pire connerie ? (rires). On avait un rassemblement à Tours, C’était à l’époque de Henri Kasperczak. Après manger, je suis sorti, j’ai pris le train, et je suis parti en soirée. Quand je suis revenu, ils m’ont attrapé et ils m’ont viré. Ils m’ont viré de la sélection (rires). Mais au-delà de ça, non, je n’ai pas fait de grosse connerie », sourit-il.
Mohamed NDIAYE