La chronique CAN de B.K.N
Les champions d’Afrique n’iront donc pas plus loin que les huitièmes de finale de la 34e CAN « Côte d’Ivoire 2023 » qui se poursuivra alors sans eux. Ils ont été éliminés par l’équipe du pays organisateur, revenue d’enfer pour désormais prétendre au paradis. A leur corps défendant, ils ont accrédité la thèse, farfelue à notre sens, de la « malédiction du champion ».
Car si les « Lions » ont perdu ce huitième de finale, c’est parce qu’ils n’ont simplement pas cherché à gagner. Très bien entrés dans le match avec un inédit pressing haut qui leur a permis d’ouvrir le score dès la 5e mn, ils se sont inexplicablement repliés, optant pour leur traditionnel bloc médian et laissant du coup l’initiative du jeu. Pour une équipe ivoirienne, qualifiée comme quatrième et dernier meilleur troisième, revenue de nulle part donc et qui avait à cœur de se racheter, c’était du pain béni.
En desserrant l’étau, les joueurs de coach Cissé ont permis à leurs adversaires de se remettre d’aplomb et d’imposer leur puissance. Emerse Fae, le coach des « Eléphants », voulait des joueurs à son image lorsqu’il labourait l’entrejeu sous son maillot national. Il les a eus. Il a sorti du placard de glorieux anciens qui n’étaient pas en honneur de sainteté avec celui à qui il a succédé sur le banc : Gradel, Séri voire Aurier. Il a en plus lancé dans le bain, au plus fort de la domination stérile de son équipe, les convalescents : Haller et Adingra et mis le taulier Kessié pour sécuriser les arrières. Stratégie payante, face à une équipe du Sénégal qui défendait tant bien que mal et vendangeait les rares belles opportunités qu’elle se créait.
Les « Lions » n’ont jamais su appuyer là où cela faisait mal à leurs adversaires. Pour avoir échoué à enfoncer la tête de leurs adversaires dans le sac, ce sont eux qui se sont retrouvés asphyxiés par des « Eléphants » au grand courage. Voilà comment la meilleure équipe du premier tour s’est retrouvée piégée par la moins fringante des qualifiés aux huitièmes de finale.
Comme quoi, Gadji Céli Saint-Joseph, l’ancien capitaine des « Eléphants », vainqueur de la CAN en 1992 à Dakar, avait raison. Avant le début de la compétition, il avait averti que « ce n’est pas la meilleure équipe qui va gagner le tournoi. C’est l’équipe qui gagnera le tournoi qui est la meilleure ». Il savait ce qu’il disait de science certaine, puisque l’équipe qu’il avait conduite au sacre au stade L.S. Senghor n’était peut-être pas la meilleure de cette « CAN 92 ». Mais elle avait remporté le trophée.
Pour les « Lions », c’est gâté ooh, comme l’on dirait du côté de la Lagune Ebrié à Abidjan. Sur ce match, ils n’ont pas fait grand-chose pour qu’il en fût autrement…