La Chronique CAN de B.K.N
L’entraîneur français de la RD Congo, Sébastien Desabre, a refusé d’emboucher la même trompette que tous ceux qui clament haut et fort et cette 34e édition de la compétition sportive la plus prestigieuse du continent est « la CAN des surprises ». Selon lui, il s’agit tout simplement de « la CAN du travail ». On peut bien accorder du crédit à sa thèse vu que bien des résultats « surprenants » enregistrés lors de cette édition en terre ivoirienne traduisent la belle progression des équipes traditionnellement qualifiées – pour l’essentiel – pour faire le nombre.
Un véritable nivellement des valeurs par le haut s’est ainsi opéré cette année, entrainant le « grand chamboulement » que l’on évoquait ici même il y a quelques jours tout en renvoyant à leur copie certains « grands » qui se sont pris les pieds dans le tapis. Et comme châtiment bien ordonné commence par soi-même (pour détourner quelque peu la célèbre maxime), balayons d’abord devant la porte de notre Tanière.
La théorie de Desabre appliquée à nos « Lions » pourrait bien tenir la route. Face à des « Eléphants » totalement à la rue au sortir du premier tour qu’ils ont terminé en tant que … plus mauvais qualifiés, les Sénégalais étincelants lors de leurs trois matches de groupe partaient largement favoris. Et pourtant, au bout d’une prestation fantomatique, ils sont restés à quai.
Simplement parce que le pompier ivoirien de service, Emerse Fae, propulsé en première ligne sur le banc des « Eléphants » après le limogeage de Jean-Louis Gasset, a su bien travailler (avec) son groupe. En remobilisant d’abord des troupes qui avaient le moral dans les chaussettes et ensuite en gérant bien son équipe en cours de match avec du sang neuf injecté à bon escient (les entrées en jeu de Kessié pour renforcer un milieu de terrain déjà souverain et des attaquants Pépé, Haller et Adingra pour davantage peser sur une défense sénégalaise souvent aux abois). Ce qui a permis à son équipe de sortir la tête de l’eau, aidée en cela bien sûr par le coaching défaillant d’en face.
Desabre, coach des « Léopards » de RD Congo qui ont franchi le cap des huitièmes de finale de la CAN, ne lancerait-il pas là un avertissement aux « Lions », ses futurs adversaires, le 3 juin à Dakar, lors de la 3e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 ? On ferait mieux de le prendre ainsi, puisqu’outre la RDC, la Mauritanie, qui s’est qualifiée pour la première fois en huitièmes de finale d’une CAN, se dressera aussi face au Sénégal, une semaine plus tard à Nouakchott lors de la 4e journée, dans cette même course vers « Etats-Unis – Canada – Mexique 2026 ». Avec l’objectif avoué de prouver qu’à force de travail, on peut bien parvenir à ce qu’à première vue on prendrait pour des surprises.