Après l’élimination du Sénégal en 8e de finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023, face à la Côte d’Ivoire (1-1, TAB 4-5), le président de la Fédération sénégalaise de Football (FSF), Me Augustin Senghor, estime qu’il faut tirer les enseignements et se remettre au travail.
Entretien.
« Tout le monde sait que cette équipe a été très bien préparée. Tout s’est bien passé dans l’ensemble dans la phase de poules. Malheureusement, sur les matchs à éliminatoire directe, où il n’y a pas de seconde chance, nous avons buté sur une équipe ivoirienne revancharde. Laissons-nous le temps, une fois que la compétition sera finie, de faire l’évaluation nécessaire, de convoquer le Comité exécutif, de discuter avec la tutelle. En ce moment, nous pouvons délivrer les enseignements à tirer, les évaluations à faire, les rectifications aussi. Comme je l’ai dit, dans mon discours, en sport, il ne faut jamais dire qu’on est satisfait totalement parce que des victoires doivent appeler d’autres victoires. Chaque fois que nous n’aurons pas atteint notre objectif, par rapport au niveau où on est, on se dira qu’il y a quelque chose qui n’a pas marché. On va évaluer, corriger, apprécier tout en gardant cette stabilité, cette solidarité qui a fait notre force à travers notre slogan Manko Wutti Ndamli ».
«Travailler en gardant nos acquis et faire les correctifs»
« Sur cette expérience, il faut le savoir, que ce soit dans le domaine des joueurs, du coaching, au niveau de la fédération et de la Direction technique nationale, je pense que c’est ’en forgeant qu’on devient forgeron. L’expérience acquise qui a permis au Sénégal de se placer sur un plateau de performance, avec l’équipe A, le Beach soccer et d’autres équipes, il ne faut pas la jeter. Il faudra la garder. Comme on dit, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Parce que ce serait une erreur. Il faut travailler en gardant nos acquis et faire les correctifs lucidement et sereinement pour nous projeter vers l’avenir immédiat. Dans trois à quatre mois, il y a les éliminatoires de la Coupe du monde et les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2025. Donc, il faudra vite tirer les enseignements et se remettre au travail, tout en revoyant ce qu’il faut rectifier pour être meilleur. En sachant que dans la compétition et la marche des grandes équipes, à un certain moment, il y a des écueils. On peut être en face d’obstacles qu’on ne peut pas franchir. Mais, un compétiteur, un sportif ne s’arrête jamais. Il se relève, il marche vers l’avant pour essayer de réussir d’autres paris. Je voudrais dire tout simplement que c’est le paradoxe du football et du sport ».
«Tout ce qui est fait jusqu’ici n’est pas du hasard»
« Après la phase de poules, nous étions la plus belle équipe. Tous les observateurs disaient que le Sénégal était la meilleure équipe. On nous citait en exemple. Le coach était choisi, pas par nous les Sénégalais, par le monde entier comme le meilleur entraîneur de la phase de poules. Et au bout d’un match, tout a changé.(…) On nous a considéré comme ayant failli, je pense qu’il faut savoir raison garder. Il faut faire le nécessaire et analyser lucidement (il insiste sur ce moi). Tout ce qui est fait jusqu’ici n’est pas du hasard. Les qualités des gens, que ce soit les entraîneurs, les joueurs, les dirigeants, on ne peut pas les perdre du jour au lendemain. Le fait que le football est une discipline sportive particulière, c’est ce qui fait son charme. Aucun acte n’est définitif, il faut se remettre en question tout le temps. Peut-être entre le premier tour et le deuxième tour, on n’a pas su le faire. Et c’est ce qui justifie, peut-être, pourquoi on n’a pas franchi ce palier. Mais, je pense que l’équipe est à la place où elle était déjà avant cette CAN. Elle est l’une des meilleures équipes d’Afrique indéniablement avec les meilleurs joueurs de ce continent. Il faut qu’on le sache et le reconnaisse. Aussi, je le dis, avec le meilleur encadrement et le meilleur entraîneur depuis ces cinq ou dix dernières années en Afrique».
Cheikh Demba NDIAYE