132 minutes de temps de jeu, en un peu plus de 6 mois. Ce n’est pas flatteur pour Pape Habib Guèye, recruté 500 mille livres (plus de 380 millions FCFA) par Aberdeen, le 12e plus gros transfert de l’histoire du club depuis le 1,3 million d’euros (environ 853 millions FCFA) dépensé sur l’avant-centre néerlandais Hans Gillhaus en… 1989-1990. Dans un entretien publié ce mercredi par The Press and Journal, l’attaquant sénégalais de 24 ans raconte son calvaire sous Barry Robson.
L’un des plus grands dangers des fausses attentes est qu’elles peuvent conduire à la dépression, à laquelle Pape Habib Guèye ne voulait pas succomber. « J’étais stressé, je vis seul et je ne connais personne en ville. C’est pour ça que je commençais à sortir… pour voir et rencontrer des gens. C’est pourquoi j’ai commencé à aller au casino – juste pour essayer de connaître les gens et d’évacuer mon stress. Je ne pouvais pas rester à la maison parce que je devenais fou », révèle Pape Habib Guèye.
Depuis son arrivée en août 2023 en provenance de Courtrai, Pape Habib Guèye a dû se contenter d’apparitions furtives sans jamais avoir le temps de montrer ses qualités à Aberdeen, où le coach Barry Robson ne comptait pas vraiment sur le Sénégalais après l’avoir convaincu de rallier le Nord-Est de l’Ecosse. « Je suis vraiment déçu [de son manque de temps de jeu au CLBU » parce que Barry m’appelait, disant : Nous avons besoin de vous aussi au club, et j’ai fait beaucoup de sacrifices pour venir, vous savez. Je viens et je ne joue pas. C’est pourquoi j’étais frustré et déçu de ma situation », explique Pape Habib Guèye.
Pourtant, le Sénégalais restait sur deux belles saisons en Belgique (Courtrai) et en Norvège (Aalesunds FK) avec 145 matchs dans les jambes, ponctués de 41 buts et 13 passes décisives. Et, il avait pourtant à cœur de justifier l’investissement consenti sur son transfert à Aberdeen. « Je suis quelqu’un qui s’entraîne très, très, très, très dur. Je m’entraîne deux fois par jour. Après l’entraînement, j’en fais plus et je vais beaucoup à la salle de sport. »
« Tout le monde verra certainement quelque chose de différent »
Aujourd’hui, c’est son nouveau club Kristiansund qui va en profiter. Mais, au bout de son prêt, Pape Habib espère convaincre l’actuel coach Neil Warnock que sa situation difficile est derrière lui. « Le nouveau manager, la première discussion que j’ai eue avec lui, il m’a montré qu’il m’aimait bien, mais il ne changera pas d’équipe rapidement car les attaquants qui sont là se portent bien en ce moment », précise Guèye justifiant ainsi le bienfondé de sa décision de partir en Norvège. « Si je peux jouer 15 matchs, c’est mieux pour moi qu’à Aberdeen où je pouvais jouer 20 minutes/30 minutes, ou parfois ne pas jouer. »
Avant de faire ce pari sur l’avenir, à son retour en juillet : « S’ils m’en donnent l’occasion, tout le monde verra certainement quelque chose de différent. J’en suis vraiment sûr », affirme Pape Habib Guèye, qui fait un clin d’œil aux supporters. « Les fans d’Aberdeen m’aiment tellement, et les gens là-bas sont très gentils et croient toujours en moi. Toujours, ils disent : ‘Votre heure viendra.’ Beaucoup de gens m’ont envoyé des messages et m’ont dit : ‘bonne chance pour ton prêt’ et tout. »
Après deux saisons à Aalesunds entre 2018 et 2020, Pape Habib Guèye ne devrait, en tout cas, pas avoir de problème de fréquentation en Norvège.
Mohamed NDIAYE