La chronique CAN de B.K.N
Ce n’est pas pour prendre le contre-pied de Johnny Hallyday qui, de sa voix rocailleuse et unique, hurlait dans son tube intemporel de 1998 qu’il « suffira d’une étincelle, d’un rien, d’un geste (…) d’une étincelle (…) pour allumer le feu ». Ce serait trop manquer de respect à l’ex « idole des jeunes et des moins jeunes » en France et à travers le monde. Là, pour le sixième huitième de finale de la 34e CAN, nous dirons cependant à nos « Lions » Eteignez le feu de l’espoir ! qui a rejailli des cendres d’un premier tour calamiteux des « Eléphants » et qui tend à se revivifier, depuis que les « Lions de l’Atlas » les ont remis dans la course aux dépens de la Zambie.
Cependant, pour « forcer les portes, les barrages » et « faire danser les diables et les dieux » comme dans la chanson, il faudra aux joueurs d’Aliou Cissé être bien meilleurs qu’ils l’ont jusqu’ici été dans cette compétition en terre ivoirienne. Certes, ils ont été la plus performante des 24 équipes en lice avec un inédit sans-faute pour le Sénégal. Mais, face à un adversaire « ressuscité » et qui sera déterminé comme jamais, dans la lignée de son nouveau coach Emerse Fae, ancien milieu relayeur accrocheur et increvable, il leur faudra être prêts à rendre coup pour coup au moins.
Le coach sénégalais a beau soutenir ne pas trop se préoccuper du passé entre les deux formations, n’empêche que les statistiques penchent largement en faveur de son adversaire. Son équipe a entrepris, lors de cette CAN, de réécrire l’histoire de ses relations avec ses anciens cauchemars. Le Cameroun l’a déjà appris à ses dépens. Le moment est venu pour la Côte d’Ivoire de commencer à payer sa trop lourde dette. Et à nos p’tits gars de refuser de « voir grandir la flamme dans (les) yeux » des footballeurs ivoiriens qui leur ont si souvent causé des misères par le passé.
Le temps est venu de « lâcher les lions dans l’arène », comme chantait Johnny. Car, tout le monde en convient, c’est une nouvelle compétition qui commence. Avec de nouvelles exigences, de nouveaux comportements, de nouveaux défis à relever. D’ailleurs, dans le camp adverse, le coach a averti qu’il est « inadmissible que les comportements de (ses) joueurs ne changent pas ». Ces derniers ont été en-dessous de tout. C’est aux « Lions » de leur maintenir la tête dans l’eau et d’étouffer dans l’œuf ce vent de révolte qui souffle chez les « Pachydermes ».
Sans aller jusqu’à leur demander « la poudre et l’éclair, l’odeur de poudre, le tonnerre » ainsi que rugissait l’immense rocker français, on attend juste qu’ils soient eux-mêmes. Puisque quand ils sont à leur niveau, ils sont injouables. Même pour le pays organisateur, ressuscité et revanchard…