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La chronique CAN de B.K.N

Les Ivoiriens avaient promis à l’Afrique et à la planète « une CAN sucrée », « la meilleure de toute l’histoire » de la compétition avait même ajouté leur président Alassane Ouattara. Ils l’ont réussi et c’est d’autant plus suave qu’ils ont fait passer leurs inconditionnels par tous les états. Il y eut d’abord la grosse déception après une entrée en matière calamiteuse. Puis le regain d’espoir suite à un succès en huitième face au Sénégal, tenant du titre qui leur avait inexplicablement laissé la direction la tête à l’endroit, après avoir connu leur meilleure entame de match dans cette compétition (on ne le déplorera jamais assez, encore moins aujourd’hui que les Ivoiriens » ont remporté le tournoi.)

Ils avaient dès lors le droit de croire que plus rien de grave ne pouvait leur arriver. Revenus de l’Enfer, ils ont atterri au Paradis. Par leur force de caractère, leur résilience et leur envie de faire plaisir à un peuple qui n’a peut-être jamais autant collé à son équipe. La marée orange a déferlé sur tout un pays à mesure que l’équipe franchissait les étapes. Alors que la montée vers le sommet du football continental se poursuivait, les presque 30 millions d’Ivoiriens y ont cru –à nouveau – et ont fait corps avec leur équipe durant les moments les plus difficiles.

Comme en finale d’ailleurs où le Nigeria, l’équipe la plus solide défensivement de cette CAN, a ouvert le score (38e mn). Mais, à coups de boutoir, la Côte d’Ivoire est revenue à flots grâce à Kessié avant de s’imposer sur un vrai but d’avant-centre de Haller. Haller, le « miraculé du football », qui en juillet 2022 avait été diagnostiqué d’un cancer des testicules qu’il a fini par vaincre. Un peu comme sa sélection nationale de Côte d’Ivoire donnée pour morte après le premier tour et qui a si bien ressuscité qu’elle est montée sur le toit de l’Afrique au terme d’une finale dans la lignée de cette CAN qui a été bien renversante.

Le mérite en revient grandement au « sapeur-pompier de service », le coach intérimaire Emerse Faé qui a suppléé le Français J. L. Gasset sur le banc des « Eléphants » pour totalement transfigurer ses héritiers sous le maillot national. Le mérite, également, aux autorités ivoiriennes qui ont casqué fort (500 milliards de francs CFA) pour relever le défi de l’organisation. Désormais, il sera difficile pour un pays africain du Sud du Sahara – à la notable exception de l’Afrique du Sud – de s’aligner sur les standards de la Côte d’Ivoire. Le mérite enfin aux joueurs qui ont compris ce que se surpasser veut dire et que, si compliquée soit-elle, une situation n’est jamais totalement désespérée. Il suffit d’y croire et de se donner les moyens d’atteindre les objectifs qu’on s’est fixés.

Ils avaient promis « une CAN sucrée », ils l’ont pimentée pour mieux l’édulcorer et la boucler avec ce goût incomparable d’une victoire à domicile en CAN. Dix-huit ans après l’Egypte, dernière équipe à avoir organisé et gagné la compétition, en 2006, Aurier et ses partenaires ont démontré qu’il n’y avait aucune fatalité à organiser la compétition la plus prestigieuse du football africain. Le peuple ivoirien n’est pas près de finir de savourer ce suave goût d’une CAN réussie à tous points de vue.

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