La Chronique CAN de B.K.N
La Côte d’Ivoire avait promis au monde et à l’Afrique du football une « CAN sucrée », ou une « CAN chocolatée » ! Alors que presque toutes les poules ont fini de jouer leur première journée, on attend de se faire une idée réelle de la saveur de la compétition dans ce pays où elle s’installe pour la deuxième fois, après une première plutôt amère en 1984. Et au vu des quelques tendances (légères pour préciseraient les prévisionnistes), on est pour l’instant dans le sucré – salé.
Oui, quelques « grands » ont déjà bandé les muscles. A l’image des hôtes de l’épreuve dont les prédécesseurs n’avaient même pas passé le premier tour chez eux il y a 40 ans. Mais leur président d’alors, le sage Houphouët avait édulcoré et emballé l’acide pilule, pour la faire passer dans la gorge de ses compatriotes, en prédisant que ses « Eléphanteaux deviendront Eléphants… ». Après avoir imposé par deux fois leur puissance de pachydermes à travers le continent, ils sont revenus à la maison et ont bien entamé la quête de leur troisième étoile. Ils n’oublient cependant pas que leurs devanciers avaient fait un bien meilleur départ (victoire 3 – 0 face au Togo), sans pour autant accéder aux demi-finales directes comme c’était alors la formule.
Le Sénégal, face à sa « voisine de l’intérieur », la Gambie et le Mali contre l’Afrique du Sud se sont aussi inscrits sur le même tempo. Mais, comme diraient les parieurs de PMU, « la course sera payée à l’arrivée et non au départ ». Si l’entame a donc un goût de miel, le plus important est qu’au bout du parcours il ne reste pas une saveur de fiel dans la bouche.
Bien plus fondés à savourer cette délicieuse entrée en matière sont certainement les palais cap-verdiens et namibiens qui se sont délectés de s’être payé la peau d’anciennes rois d’Afrique, respectivement le Ghana et la Tunisie. Comme pour dire peut-être que bien des certitudes seront remises en cause dans cette CAN et que le ballon ne roulera certainement toujours dans le sens attendu.
On devrait donc passer allègrement du sucré au salé et vice-versa dans cette CAN dont, en outre, les Ivoiriens ont promis de faire « la meilleure de tous les temps ». Côté résultats en tout cas, c’est bien parti avec des rencontres équilibrées et bien disputées pour la plupart. Mais concernant l’affluence dans les différentes enceintes, ce n’est pas le grand rush. Même pas pour le match d’ouverture impliquant le pays hôte. Pour essentiellement des problèmes de tickets d’entrée aux stades introuvables ou sujets à une forte spéculation, d’après certaines sources.
De ce point de vue aussi, comme chez les équipes qui ont eu un goût salé (voire pimenté) à la bouche après leur première sortie, l’espoir est toujours permis de s’améliorer et de goûter très prochainement au nectar de la belle performance. Et l’on s’approchera peut-être alors de ce qui est présenté depuis belle lurette comme « la meilleure CAN de tous les temps ».