![Alioune Souané APR Rwanda](https://dsports.sn/wp-content/uploads/2025/02/Alioune-Souane-APR-Rwanda.jpg)
Ancien défenseur de l’ASC Jaraaf, Alioune Souané, plus connu sous le surnom de Sadia, évolue désormais sous les couleurs de l’APR, le plus grand club du Rwanda, étroitement lié à l’armée et bénéficiant du soutien du président Paul Kagamé. Entre ambitions personnelles, défis sportifs et adaptation à un nouveau cadre de vie, Sadia s’est confié à Dsports dans un entretien exclusif. Champion en titre, APR est actuellement deuxième du championnat rwandais à mi-saison.
Entretien.
Comment s’est passé votre transfert du Jaraaf à l’APR Rwanda ?
Ça a été assez simple. Mon manager m’a contacté en me disant qu’un club rwandais était intéressé. Après un échange avec leur directeur technique, tout s’est très vite conclu. L’APR est un grand club avec une belle histoire, et j’aimerais bien en écrire une partie.
Comment évaluez-vous le niveau du championnat rwandais ?
Le championnat rwandais a ses propres réalités. Le niveau est élevé, comparable à celui du Sénégal, même si chaque pays a sa manière de jouer au football.
Comment s’organise la vie au sein d’un club comme l’APR, lié à l’armée ?
L’APR est très différent des autres clubs. Parfois, à l’entraînement, la présence de l’armée se fait sentir avec une mobilisation impressionnante. Cela te pousse à toujours être à la hauteur. C’est un cadre très professionnel où tout est mis en œuvre pour te permettre de donner le meilleur de toi-même. L’APR est une équipe de l’armée, donc elle est gérée avec rigueur et droiture. Cette structure solide permet au club de grandir chaque jour. Avec leur vision et leur sérieux, ils peuvent s’installer durablement parmi l’élite du football africain. De plus, l’équipe est ouverte à la diversité ethnique et aux talents étrangers, ce qui témoigne de leur ambition de se développer.
Quel est votre rôle au sein de l’équipe ?
En tant que défenseur, mon rôle est avant tout de garder les cages inviolées, mais aussi d’aider mon équipe à jouer. Le début de saison n’était pas du tout facile, car je venais d’arriver. J’ai réussi à m’adapter petit à petit. Pendant les premiers matchs, je jouais souvent en deuxième mi-temps, mais maintenant, j’ai réussi à m’imposer, et je me sens bien. J’ai marqué un seul but pour l’instant, même si je sais que c’est insuffisant. Mais la saison n’est pas encore terminée, et je peux encore marquer et offrir davantage de passes décisives. Aujourd’hui, je suis devenu un titulaire indiscutable dans l’équipe.
Quels sont vos objectifs pour cette saison ?
Mon objectif principal est de remporter le championnat avec l’APR. Pourquoi pas aller plus loin et gagner la Ligue des champions africaine ? C’est un rêve pour moi. Après, j’adore relever des défis et apprendre. J’aimerais bien découvrir d’autres championnats, notamment en Europe, pour me mesurer aux meilleurs et continuer à progresser. Nous avons remporté la HEROES CUP, il y a quelques jours. Nous avions affronté l’équipe de la Police. Le match s’est terminé aux tirs au but, et nous avons gagné. J’ai participé à cette rencontre et contribué à la victoire.
Comment gérez-vous votre adaptation au Rwanda ?
Je m’adapte bien, même si c’est toujours un défi de s’acclimater à un nouveau pays, culturellement et linguistiquement. C’est un processus d’apprentissage constant. Ma famille n’est pas là. La distance est parfois difficile, mais je fais de mon mieux pour rester concentré sur mes objectifs.
Aujourd’hui, il y a presque une dizaine de joueurs sénégalais qui évoluent au Rwanda. Qu’est-ce qui explique ce choix selon vous ?
Ce serait difficile de répondre précisément, car je ne les connais pas tous. Mais je pense qu’ils sont là parce qu’ils ont du talent et que certaines équipes ont besoin d’eux. À l’APR, je crois être le seul Sénégalais ici, sauf erreur. Par contre, il y a un Mauritanien avec qui je partage beaucoup de choses. C’est un véritable ami.
Au Rwanda, on parle d’un championnat qui paie bien. Vous confirmez ?
Un championnat qui paie bien ? (Rires) Pour moi, un championnat qui paie bien, c’est celui qui offre des salaires de 10 à 15 millions par mois. Ce n’est pas mon cas, et on en est encore loin ici. Mais comme je le dis souvent, l’argent n’est pas le problème. Mon premier désir est d’apprendre et de progresser. Peut-être qu’ensuite, l’argent viendra.
Pouvez-vous nous parler de vos débuts dans le football et de votre expérience au Jaraaf avec lequel vous avez joué la saison passée ?
Comme la plupart des joueurs, j’ai rencontré des oppositions au départ, notamment de ma famille. Mon père voulait que je me concentre sur les études, mais je me disais toujours qu’une personne ne doit pas faire ce qu’elle n’aime pas. Après discussions, nous avons trouvé un compromis : il a accepté que je suive ma passion. J’ai commencé à l’Académie Darou Salam, où j’ai énormément appris. Ensuite, j’ai rejoint Dakar Sacré-Cœur pendant deux ans avant d’atterrir au Jaraaf. C’est un club historique qui m’a permis de grandir mentalement. Je garde un souvenir particulier de mon coach, Malick Daf, qui m’a beaucoup aidé.
Propos recueillis par Khadim DIAKHATÉ