Après avoir remporté le championnat, Cheikh Guèye a en ligne de mire la Ligue africaine des champions, qui débute en août. Ainsi, le coach de Teungueth FC plaide auprès de l’État du Sénégal pour que son équipe puisse être au niveau de ses homologues égyptiennes et marocaines.
Entretien.
Vous avez terminé la saison par un match nul (0-0) face au Stade de Mbour. Malgré tout, Teungueth FC est sacré. Quel bilan tirez-vous de ce championnat ?
En début de saison, on a remporté le trophée des champions. Nous avons gagné la Coupe de la Ligue, l’année passée. Aujourd’hui, on est champion. C’est trois titres en 14 mois. Il faut féliciter le club. Ce n’est pas moi qui gagne. C’est le club qui a mis les moyens et le staff technique, médical, les intendants. La direction a mis les moyens pour recruter de très bons joueurs qui respectent les consignes. On est champion, il faut féliciter les joueurs et toute la population de Rufisque. Nous félicitons aussi les supporters qui nous ont soutenus. Pour l’entraîneur, c’est toujours une très belle satisfaction. Vous savez, le curriculum vitae d’un entraîneur, ce sont les titres. (…). Je suis un vrai musulman. Donc, les sacres, il y a une grande participation du Bon Dieu. Il faut remercier le Bon Dieu. Les résultats sont le fruit d’un travail. J’ai mis, comme le club et les dirigeants, beaucoup d’énergie pour arriver à ça.
Vous avez fourni beaucoup d’énergie. Est-ce à dire que vous effectuez un travail supplémentaire après les entraînements ?
Effectivement ! Je vous dis pour les séances d’entraînement, on est passé de 200 à 215 de séances d’entraînement cette année. Les séances vidéos, je pense que sur les 26 matchs que nous avons joués, on en a fait 25. C’est seulement sur ce match qu’on n’a pas fait de séance vidéo. Parce qu’à la sortie d’une défaite, je ne voulais pas trop emmerder psychologiquement les gosses. Par rapport à cela, je remercie les analystes, à savoir Moussa Camara, l’entraîneur des juniors et l’Argentin Pablo qui est actuellement en Argentine. C’est un gros travail.
J’ai mobilisé des personnes pour qu’ils regardent l’adversaire sur trois matchs. Trois fois 90 minutes, ça fait 270 minutes pour faire des vidéos, des coupures et tout ça pour les mettre en exergue. Il faut remercier le club qui a mis les moyens et surtout les joueurs. Parce que ce sont les acteurs. Malheureusement, c’est déplorable parce qu’aujourd’hui, ces acteurs n’ont pas eu l’occasion de recevoir leur titre et les médailles. Quoi qu’on puisse dire, s’il n’y a pas d’acteurs, de footballeurs et d’entraîneurs, il n’y aura pas de football. C’est déplorable que Teungueth FC n’ait pas eu la chance de recevoir ce prestigieux trophée.
Est-ce que c’est encourageant de ne pas recevoir le titre pour une équipe qui se prépare à aller en Afrique. Si on sait qu’il faut beaucoup de moyens pour participer à la Ligue des champions ?
Ce qui s’est passé n’est pas encourageant. C’est dans la logique des choses aussi. Il faut respecter la Commission de discipline (de la Ligue sénégalaise de Football professionnel). (…) Donc, il faut l’accepter et après pour les moyens, nous sommes dans un club où le président et son staff savent chercher. Ce n’est pas la première fois qu’ils ont participé à une compétition de Ligue des champions africaine. Dans ce sens, il n’y a pas de doute. Ils vont dégager les moyens pour arriver à une très bonne compétition.
Autre chose, je pense que Teungueth FC représente le Sénégal. Et à un certain moment, il faut que notre État donne une (excellente) subvention parce que si les Égyptiens et Marocains réussissent dans la compétition africaine, ce n’est pas parce qu’ils ont d’excellents joueurs. C’est parce qu’ils ont des moyens. Ils des subventions considérables. Je pense que l’État peut accompagner Teungueth FC. La mairie de Rufisque va accompagner Teungueth FC. Et les autres sponsors savent que l’identité de Teungueth FC est leur identité. C’est le moment durant cette Coupe d’Afrique de récolter assez de moyens pour accompagner cette belle équipe de Teungueth FC.
Déjà en août, Teungueth FC va disputer le premier tour éliminatoire. Quels sont les perspectives par rapport à l’effectif ?
Quand on planifie, il faut ensuite anticiper. L’année dernière, on ne jouait pas une Coupe d’Afrique. Avant de jouer la finale (de la Coupe de la Ligue), on était dans le recrutement. Aujourd’hui, cela fait un mois. Quand on savait qu’on était à 7 points du deuxième (c’était Jaraaf en ce moment), on s’était dit qu’on gagnerait le championnat. Sinon ce serait une catastrophe. On s’était mis dans le recrutement pour certains postes. Tout le monde l’a vu. Nous jouons un système 1-4-3-2-1. Les deux pivots, il n’y a pas un numéro six fixe. Un des majeurs, c’est un numéro six. On n’était pas aussi tranchant sur les côtés. Donc, on a manqué un tout petit peu d’excentrés très vivaces. À l’avant aussi, après le départ d’El Hadji Omar Fall, nous avons Adama Diarra. Un joueur qui vient du National 2 qui s’est imposé dans cette équipe. Donc, il y a quelques manquements dans ce sens. On essaie de travailler dans ce sens. Présentement, ce dont Cheikh Guèye a besoin, c’est du repos, des vacances pour revenir fort.
Par Cheikh Demba NDIAYE