Ouf ! Mieux vaut tard que jamais ! On attendait de voir ça pour y croire. C’est finalement arrivé : Aliou Cissé, le sélectionneur national, a rendu publique sa liste de joueurs pour les deux matches internationaux amicaux de ce mois de mars à Amiens face, respectivement, au Gabon et au Bénin, avec un invité qu’on n’attendait pas forcément. Amara Diouf, le jeune sociétaire de Génération Foot a bel et bien été appelé…
Que s’est-il donc passé entre décembre dernier et aujourd’hui pour qu’il se souvienne que le football local et les joueurs qui s’y activent à fond méritent mieux que d’être tout le temps snobés ? La question se pose d’autant qu’il y a à peine 3 mois, lorsque l’occasion en or lui avait été offerte de faire un clin d’œil au foot local, il avait préféré détourner le regard pour le darder, sans ciller, au-delà des frontières nationales.
Il avait déposé auprès de la CAF, en direction de la CAN « Côte d’Ivoire 2023 » qui s’est disputée en janvier et février derniers, une liste élargie de 55 joueurs sans le moindre footballeur évoluant dans les championnats nationaux. Ce qui avait offusqué certains observateurs du foot local qui y avaient vu un véritable manque de respect et de considération.
Or, voici que, au moment où GF végète dans les bas-fonds du classement de L1, il va chercher la pépite du club de Déni Biram Ndao pour enrichir son effectif et « promouvoir ces jeunes talents » comme il l’avait dit cette semaine. Beaucoup trop jeune, aux yeux du règlement de la CAF pour intégrer l’équipe des U20 partie défendre les couleurs du Sénégal aux 13es Jeux africains qui se poursuivent à Accra au Ghana, Amara Diouf semble subitement devenu apte pour fréquenter les « grands ».
Une sorte de lot de consolation ? On préfère penser à une reconnaissance (certes tardive) du mérite du « gamin » et peut-être à un début de reconnaissance de la qualité du travail effectué sur place (suite à l’insistance voire aux injonctions des autorités du football ?)
On attendra cependant de voir les futures listes pour savoir si la tendance se poursuivra ou s’il ne s’agit là que d’un coup de com’ au sortir d’une CAN ivoirienne désastreuse. A condition, toutefois, que les joueurs locaux continuent de performer régulièrement. Ils ne se sentiront ainsi plus obligés d’aller dans des championnats exotiques pour espérer se rappeler au bon souvenir du sélectionneur national.
Ce que, dans une chronique parue après la publication de la pré-liste des 55 pressentis pour la dernière CAN, nous avions nommé un « Appel à l’exode » se muerait alors en un « Encouragement à persévérer à la maison ». Un peu aussi comme un message à ces multiples candidats à « Mbëk mi », convaincus que pour réussir il leur faut forcément s’exiler (et, en l’occurrence, parfois au risque de leur vie).
B.K.N.