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Ces dernières semaines, l’actualité sportive nationale est dominée par le Championnat national Populaire (CNP). L’ONCAV et ses démembrements sont au cœur des débats depuis l’annonce du Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, de reformer le mouvement « Navétanes ».

Plus de 8 000 ASC réparties dans presque 800 zones : 46 ODCAV, 14 ORCAV et 500 000 licenciés. Le tout pour plus de 20 000 matchs sur tout le territoire national.

Ces données fournies par le président de l’Organisme nationale de Coordination des Activités de Vacances (ONCAV), Amadou Kane, lors d’une interview accordée au journal Le Soleil, explique la force du « Navétanes ». Un mouvement qui a même pris le dessus sur les compétitions de la Ligue sénégalaise de Football professionnel (LSFP) et de la Fédération sénégalaise de Football (FSF).

En termes de mobilisation, le Championnat national populaire (CNP) peut même concurrencer l’équipe nationale du Sénégal au grand stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. Mais cette compétition est souvent décriée pour son « caractère violent ».

Cette année, des activités dans certaines zones du pays ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre. C’est le cas à Tivaouane, Goudomp, Guédiawaye…Le 20 janvier dernier, la ville de Yeumbeul a touché le fond. Un jeune du nom de Moustapha Dieng a trouvé la mort suite à un affrontement entre supporters de Farba et Natangué de la zone 1 de Yeumbeul.

Une situation chaotique qui avait poussé le Président de la République à s’autosaisir. Lors d’un Conseil des ministres, Bassirou Diomaye Faye, a demandé au ministre chargé des Sports de procéder à une réforme du mouvement « Navétanes ».

« Le Président de la République n’a jamais menacé les « Navétanes»

« Nous avons d’ailleurs rencontré le ministre des Sports, et vous verrez, dans les jours à venir, que les directives vont être matérialisées. Le Président de la République n’a jamais menacé les « Navétanes». Il a demandé à ce qu’on améliore les conditions de vie et de fonctionnement des activités », rassure Amadou Kane.

« C’est notre credo et c’est pourquoi je voudrais profiter de cette occasion pour le remercier et lui assurer que nous sommes disposés à travailler sans réserve pour que les « Navétanes » soient plus performants, qu’il n’y ait plus de violence dans ce que nous sommes en train de faire », ajoute le patron de l’ONCAV.

Dans un milieu par la violence, la non-maîtrise du calendrier pose problème. Pour Papa Amadou dit Abdoul Aziz Guèye, la nouvelle tendance, avec la multiplication des phases nationales et la création d’une Champions League, n’est qu’une astuce pour prolonger leur campagne lucrative jusqu’au milieu de l’année scolaire.

 « Ne plus organiser de phases nationales »

Dans une longue lettre adressée au Président de la République du Sénégal et à Madame la ministre en charge des Sports, cet arbitre fédéral de football et ancien membre de la Commission centrale des Arbitres de football propose des solutions.

En effet, Abdoul Aziz Guèye milite pour une limitation de « l’activité football à deux jours (samedi et dimanche) pour permettre, en semaine, de mener d’autres activités culturelles (théâtres, conférences, débats, sensibilisations), formatives (cours de vacances, Tics, religions), économiques (champs collectifs, GIE, CYBERT) et sociales (investissements humains, collectes de dons et distributions, etc.) ».

Cet expert en management du sport invite les acteurs à revoir le nombre d’ASC en regroupant celles d’un même quartier, seule condition pour limiter les compétitions dans le temps.

« Donner à ces ASC d’autres objectifs dont la finalité est le développement humain. Ramener les compétitions de football à leur caractère populaire sur des terrains de quartiers et n’utiliser les grands stades que pour les grandes finales. N’autoriser le Stade Léopold Senghor que pour la finale régionale de Dakar. Ne plus organiser de phases nationales », propose M. Guèye.

« Mettre en place une plateforme nationale centralisée et régulée »

Toujours dans le cadre de reformer le mouvement « Navétanes », le journal et ancien directeur de développement du Casa Sports propose de suspendre les multiples organisations qui le gèrent et les rationaliser en ne laissant qu’une seule entité prenant en compte à la fois l’aspect culturel et civique.

Pour Chérif Sadio, « Il faut mettre en place une plateforme nationale centralisée et régulée. Les critères d’affiliation et de validation des équipes devraient reposer sur des conditions strictes et transparentes. Cette plateforme ne devrait pas se limiter aux Navétanes, mais s’étendre à toutes les compétitions sous la tutelle du ministère des Sports, de la Culture et de la Jeunesse ».

« Je ne suis pas d’accord avec la démarche du ministère des Sports »

Dans l’émission « Droit dans les Yeux » sur Dsports TV, le secrétaire administratif ONCAV évoque un véritable problème de manque d’infrastructures.

« Il y a presque 8700 ASC dans tout le Sénégal. Mais il y a combien de stades et de terrains de football ? C’est insuffisant. Déjà dans le département de Dakar, la capitale du Sénégal, ça faisait longtemps qu’ils n’ont plus joué aux navétanes : les stades Demba Diop, Lépold Sédar Senghor, Assane Diouf et Iba Mar sont tous fermés. Pour moi, la maitrise du calendrier demande une analyse très approfondie, voir les tenants et les aboutissants », affirme Malick Sy.

Le journaliste sportif Abdoulaye Dabo demande l’application du code du sport qui, selon lui, est la seule façon de mettre fin aux problèmes.

« Je ne suis pas d’accord avec la démarche du ministère des Sports. Il ne faut pas cibler uniquement le navétane pour réformer. Il y a un code du sport qui est là et le jour où on va le décréter, tous les problèmes seront réglés », conclut l’ancien de la RTS.

Aliou FAYE

2 comments on “Débat du vendredi : Comment reformer le mouvement « Navétanes » ?

  1. Il faut exploiter ce potentiel pour dérouler la politique de développement communautaire de chaque commune à travers un lien direct entre les bureaux des ASC et les conseils municipaux…

  2. Le nawetane est devenu un business pour les dirigeants donc il faut retourner aux objectifs de départ et circonscrire la période de fin juin au début octobre. Il faudrait aussi supprimer les phases nationales, retirer l’oncav de la fsf car étant un sport de vacances, limiter les mandats de tous les dirigeants à 2.

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