Le Sénégal est logé dans la poule C, le groupe de la mort avec le Cameroun, la Guinée et la Gambie. Le dernier rempart d’Aliou Cissé est conscient de ce qui attend les champions d’Afrique en Côte d’Ivoire, du 13 janvier au 11 février prochains. Dans cet entretien accordé à Dsports, jeudi dernier, le portier d’Al Ahly est revenu sur son état de forme, la concurrence avec Mory Diaw et Seny Dieng, et surtout le groupe très relevé du Sénégal.
Entretien.
Edouard les critiques en début de saison étaient très vives, comment les avez-vous vécues ?
Moi, j’ai toujours une certaine distance avec les louanges comme les critiques. Il faut savoir faire la part des choses. Aujourd’hui, il y a des critiques et, comme je l’ai dit, les critiques font partie du jeu. Si vous prenez les louanges, il faut aussi prendre les critiques quand il y en a. Moi, j’ai aucun souci par rapport à ça.
Il y avait une période d’adaptation et il y avait beaucoup de choses nouvelles dans mon équipe et dans ma vie, bien sûr, parce que c’était un grand changement. Il ne faut pas oublier que j’ai été sur le côté pendant 8 mois. Et quand vous êtes sur le côté pendant tout ce temps, ça va pas revenir du jour au lendemain. Il faut de la patience et du travail et c’est ce que je suis en train de faire.
Vous avez connu un début de saison assez compliqué, heureusement vous êtes revenu au meilleur de votre forme. Qu’est-ce qui expliquait cette méforme ?
Comme je l’ai dit c’est une question de patience et de travail. Je connais très bien mes qualités et ça ne va pas partir du jour au lendemain. L’année dernière la période où j’ai joué, c’était la période de la Coupe du monde. J’ai un peu forcé pour y être. Mais voilà, l’année deniers a été pleine d’expériences pour moi et même des leçons. Donc si ces événements se reproduisent, je saurai comment faire. Arrivé dans mon club, j’étais conscient qu’il fallait une certaine période d’adaptation et que ça allait se terminer très vite. Quand on travaille et qu’on se donne corps et âme, ça paye toujours. J’étais très confiant de la manière dont allait se passer mon aventure à Al Ahly et surtout le fait que j’allais revenir au niveau que tout le monde me connaît.
« LE MAILLOT DU SENEGAL EST LOURD A PORTER. ET C’EST L’UN DES PLUS BEAUX… »
Et quid de votre statut de numéro 1 en sélection ?
Il n’y a pas de statut en équipe nationale. Quand vous venez en équipe nationale, vous êtes au service du pays. Il n y a pas de statut. Moi, quand le coach me donne la chance de jouer il me responsabilise. Et je dois rendre fier le pays parce qu’il (le coach) a fait un choix sur ma personne. Le maillot du Sénégal est lourd à porter. Et c’est l’un des plus beaux maillots à porter parce que vous êtes dans une sélection qui donne du plaisir à des millions de Sénégalais. Et, nous qui avons cette chance, c’est un privilège.
Qu’est-ce que vous pensez de la concurrence avec Mory Diaw et Seny Dieng ?
La concurrence elle est saine. Et il n’y a pas que Mory et Seny. Il y a des gardiens comme Bingourou qui font des performances et dont je suis très content et très fier. Vous avez aussi le petit Alioune Badara Faty qui est parti au Congo et qui est en train de faire de bonnes prestations aussi. Il y a aussi Alfred Gomis malheureusement qui ne joue presque plus mais qui reste quand même un membre important de l’équipe nationale du Sénégal (NDLR : l’entretien a eu lieu lors de l’open-press des Lions, le 04 janvier). Voilà la concurrence, elle est réelle comme dans tous les postes. En sélection, vous pouvez voir que le niveau est très relevé. Mais comme je l’ai dit, le football c’est comme dans la vraie vie, il faut se concentrer sur soi-même en premier.
Vous avez été élu meilleur gardien de la CAN 2021, est-ce qu’aujourd’hui Edouard Mendy est prêt à réitérer cette prouesse en Côte d’Ivoire ?
Le plus important, c’est que l’équipe arrive à atteindre ses objectifs. Bien sûr, il va falloir que le gardien soit performant. C’est pourquoi je me prépare corps et âme pour être au rendez-vous parce que je sais que le gardien a une part de responsabilité sur les résultats de son équipe, on l’a très bien vu en 2022. Je ne vais pas inventer quelque chose, je vais juste rester à être Edouard Mendy.
« LE CAMEROUN…IL NE FAUDRA PAS PRENDRE POUR ACQUIS LE FAIT QU’ON LES A BATTUS »
Le Sénégal est dans un groupe très relevé, est-ce que vous êtes prêts à affronter ces trois équipes dont celles de deux pays voisins ?
Vous savez, ça peut être des pays voisins ou des pays lointains, mais c’est toujours la même chose. Quand on arrive sur le terrain, c’est une équipe en face de nous qu’on va essayer de battre. Il n’y a pas de sentiments ou quoi que ce soit à avoir, ils vont vouloir nous battre encore plus. Et c’est tout à fait normal quand vous êtes le champion en titre. On le sait on est prévenu. Récemment on a joué avec le Cameroun, mais c’est un match amical. Il ne faudra pas prendre pour acquis le fait qu’on les a battus. Ils vont revenir avec de bons arguments. C’est une équipe qui est spécialisée dans le fait de performer dans les grandes compétitions. On ne sera pas surpris. Mais il faut quand même bien préparer ces matchs.
Par Khadim DIAKHATÉ