Jeanne D’arc : L’AG de tous les espoirs

Une assemblée générale, rien de plus ordinaire dans la vie d’un Club. C’est presque un rituel qui a toujours rythmé la vie du mouvement associatif pour évaluer, renouveler, mener une réflexion collective et fixer le cap. Mais l’AG de la Jeanne D’arc prévue ce samedi 15 février, elle sonne autrement. Avec une autre tonalité, une autre résonnance pour les sportifs Sénégalais. Le long sommeil dans lequel le plus vieux Club sénégalais a plongé pendant plus d’une décennie inquiète, interpelle et donne à la rencontre de ce samedi les allures d’une véritable opération de sauvetage du club que tous les Sénégalais appellent « la vieille dame ».

Samedi elle sera encore sur le billard et face à son destin pour se relever, sortir la tête et maintenir la flamme qui s’est considérablement consumée. Jadis populaire et performant aussi bien au Sénégal qu’en Afrique, la JA ne vit plus que sur les hauts faits sportifs qui ont marqué cette belle époque. Adossée depuis onze ans sur son passé, le Club rembobine encore avec nostalgie les grands moments de ces titres glanés, le souvenir encore vivace de ces talents qu’il a secrétés à travers des générations et le sacrifice de ces grands dirigeants qui ont accompagné le Club.

Ce sont les seules vallées fossiles qui nous rappellent qu’une mer « bleu blanc » a bel et bien existé et marqué la vie du football Sénégalais. Car à vrai dire à ce jour-là Jeanne D’arc offre plutôt l’image d’une grande vallée asséchée dont la vue contraste avec cette place et ce statut d’antan. Une belle trajectoire que les coups bas, les guéguerres, les manœuvres de positionnement sont progressivement en train d’effacer de la mémoire collective. La dégringolade s’est très vite accélérée. Le Club est passé de l’étoile à l’étable pour défaut d’un management défectueux et inadapté de malentendus inutiles qu’il faut aujourd’hui balayer pour sortir d’un sommeil devenu coma profond.

La Jeanne D’arc aura tort de ne pas réussir ce qu’il faut considérer comme une résurrection dont l’antidote reste une prise de conscience du degré réel du mal et la nécessité de rester debout et non battre de l’aile dans le tunnel comme certaines précédentes assises l’ont fait. C’est à ce prix-là que le Club peut espérer revenir, retrouver ses marques, rassembler son public et reprendre sa place. L’espoir est permis au regard du travail accompli en amont pour réussir le pari que le contexte a érigé en exigence de l’heure. Le football ne sénégalais s’en portera que mieux.

Abdoulaye DABO