Amitié FC est lanterne rouge du championnat de Ligue 2. Avec deux points au compteur et seulement deux buts marqués depuis le début de l’exercice 2024-2025, le club repris par Demba Ba en 2022 peine à décoller.
Amitié occupe la dernière place de la Ligue 2. Pourtant le club de Demba Ba nous avait habitués à une place plus honorable depuis le début du projet mais la situation du club inquiète.
Pape Mamadou Ndao, journaliste à la RTS Thiès analyse : « Il y a deux ans le projet d’Amitié FC démarrait avec quelques joueurs qui avaient déjà joué la Ligue 1 ou la Ligue 2 mais aujourd’hui on sent que la politique est plus orientée vers le recrutement et la vente de jeunes joueurs », dit-il.
Un effectif très jeune et inexpérimenté
Pour lui, le manque d’expérience de ces joueurs recrutés a des incidences sur les résultats : « ça avance et on ne retrouve plus des joueurs aguerris dans l’effectif d’Amitié FC. Quand l’équipe joue, on a l’impression de voir des cadets. Même si on n’a pas de fiches techniques, on peut deviner leur âge à travers l’attitude qu’ils montrent sur le terrain. Et là, il est clair qu’avec ces joueurs présents dans l’effectif, l’équipe est en phase apprentissage. Dans ce cas il est impossible de réussir à cumuler la préformation, la formation et les bons résultats », ajoute Papa Mamadou Ndao.
Pour avoir plus clair, Dsports a également interrogé un ancien du club qui a réagi sous le couvert de l’anonymat. Pour lui, « il arrive que le club utilise des jeunes qui viennent directement d’une école de football. Ce fait n’arrange pas toujours les choses. Si Amitié n’a pas réussi à monter en Ligue 1, c’est par manque d’expérience. La deuxième partie du championnat est très difficile et il faut savoir la gérer. Beaucoup de clubs l’ont compris et y vont crescendo. Ils mettent les bouchées doubles lors des matchs retour. Amitié n’a pas su faire cela », révèle la source.
Des résultats peu honorables
Sur le banc, l’entraîneur turc, Erol Malkoc, ne serait pas exempt de reproches. Celui qui a disputé le week-end dernier son 58e match avec Amitié (16 victoires, 20 nuls et 22 défaites) semble avoir perdu le contrôle de son vestiaire, même si, selon certains, il est toujours l’homme de la situation.
« L’entraîneur est un gagneur. Il n’aime pas la défaite. Tant que son équipe mène, il n’a pas de souci mais si le score ne lui est pas favorable, il est sous pression puisque sa philosophie est de toujours maîtriser son sujet », explique cet ancien joueur de Amitié.
Pour lui, les méthodes de Malkoc sont efficaces quand on considère la philosophie du club qui mise beaucoup plus sur la formation et la vente de jeunes joueurs : « les méthodes d’entraînement utilisées visent beaucoup plus la progression individuelle des joueurs. Elles ne sont pas mises en œuvre pour gagner le championnat ».
Et pour disséquer la philosophie du coach turc, Pape Mamadou Ndao avance : « La première option de l’entraîneur à son arrivée était de jouer à 3 derrière mais il revient de plus en plus vers un système à 4 défenseurs. Souvent il critique l’arbitrage. Ce discours peut avoir une incidence négative sur ses joueurs qui peuvent penser qu’ils jouent à chaque fois avec un arbitre qui ne leur est pas favorable ».
Offensive par moment et fébrile en défense (55 buts marqués et 67 encaissés en 58 matchs), l’équipe d’Amitié a souvent laissé des espaces à ses adversaires. Avec un jeu plus agressif et plus fermé, l’équipe aurait pu faire beaucoup mieux.
L’effectif d’Amitié FC change beaucoup. Le renouvellement permanent va même jusqu’à obliger les dirigeants à libérer des valeurs sûres comme Samba Mbengue parti à Wally Daan. La mue imposée par la politique du club est risquée puisqu’elle laisse la place à des jeunes inexpérimentés.
Abdoulaye DIOUF, correspondant à Thiès