Dans cet entretien exclusif, Moussa Ndiaye revient sur son parcours unique, marqué par son passage au FC Barcelone, ses défis d’adaptation, et ses performances en Belgique avec Anderlecht.
Moussa Ndiaye, comment appréciez-vous votre première partie de saison avec Anderlecht ?
Je suis dans une très bonne dynamique (ndlr : il a disputé 25 matchs, marqué 1 but et délivré 2 passes décisives durant la première partie de saison). J’espère continuer ainsi. L’an dernier, une blessure m’avait éloigné des terrains pendant cinq mois. À mon retour, mon remplaçant s’était imposé. J’ai travaillé dur pour regagner ma place.
Des rumeurs vous annoncent à Nottingham Forest. Qu’en est-il ?
Il y a des discussions, mais je laisse cela à mon agent. Je reste concentré sur mes performances. Mais comme championnat, j’adore l’Espagne. Mon rêve, c’est d’y retourner.
Justement, vous avez signé votre premier contrat en Europe au FC Barcelone en 2020. Pouvez-vous revenir sur ce transfert ?
Oui, j’avais signé un contrat avec le Barça pour rejoindre l’équipe B. Malheureusement à mon arrivée, j’étais blessé, donc je devais jouer avec les U19 avant d’intégrer pleinement l’équipe réserve. C’était un peu compliqué au début à cause de la barrière linguistique. Je ne parlais pas espagnol, mais je me débrouillais en anglais, et certains joueurs parlaient aussi anglais. Avec le temps, j’ai pu m’adapter. En plus, j’avais un professeur d’espagnol qui m’encadrait, et au bout de quelques mois, j’ai commencé à parler espagnol avec mes coéquipiers.
La Masia est réputée être une fabrique de pépites. A votre arrivée, des jeunes vous ont-ils impressionné ?
Je dirais Gavi. Le premier jour où je l’ai vu à l’entraînement, j’étais ébahi. Après seulement trois séances, je me suis dit : ‘Ce petit va rester ici et rejoindre l’équipe A.’ Il est petit de taille, mais incroyablement talentueux et technique. Je m’inspirais beaucoup de lui, même si nous n’évoluions pas au même poste : lui est milieu, et moi, défenseur. Le peu que nous avons partagé m’a beaucoup appris.
Souvent, les jeunes sénégalais qui rejoignent le Barça ne réussissent pas là-bas, comme Keita Baldé, Moussa Wagué, Diawandou Diagne… Selon vous, pourquoi est-ce si difficile ?
C’est vrai que c’est compliqué. Quand tu viens de l’extérieur, tu trouves des joueurs formés à la Masia, qui ont des bases solides et beaucoup de talent. Cela rend l’adaptation plus difficile. Et malheureusement pour moi, deux semaines après mon arrivée, j’ai eu une blessure à la cheville qui m’a éloigné des terrains pendant quatre ou cinq mois. Heureusement, Moussa Wagué était là pour me remonter le moral. J’ai réussi à gérer et à jouer avec l’équipe réserve jusqu’à la fin de la saison. L’année suivante, j’ai fait la préparation avec l’équipe A, où j’ai disputé deux matchs amicaux avant de revenir avec l’équipe réserve.
Ces deux matchs avec l’équipe A, comment les avez-vous vécus ?
Je pense les avoir bien gérés. Ronald Koeman m’appréciait beaucoup, mais après deux mois, il a été remplacé par Xavi. Avec l’arrivée de Marcos Alonso, il y avait trois arrières gauches, et je n’avais plus de place.
Etait-ce votre choix de rejoindre le FC Barcelone sachant qu’il était très difficile pour les Sénégalais de s’y imposer ?
Oui, c’était une décision unanime avec l’académie ASPIRE. J’avais 18 ans, et je ne pouvais pas refuser une telle opportunité. Je me suis dit : ‘’Je vais rejoindre le Barça pour apprendre, même si ce n’est que pour un ou deux ans’’.
Vous avez été formé à l’académie ASPIRE à Saly, avez-vous fait des études parallèlement ?
J’ai quitté l’école en classe de quatrième. Ce n’était pas facile de concilier le sport et les études. Je faisais souvent l’école buissonnière pour aller aux entraînements. Par exemple, le jour des tests avec Aspire, j’avais cours, mais je suis allé faire les tests à l’insu de mes parents.
Votre famille était-elle favorable à votre carrière de footballeur ?
Oui, je viens d’une famille de footballeurs. Mes frères jouaient aussi, donc je n’ai jamais eu de problème à ce niveau. Ma mère, par exemple, est ma confidente et mon amie. Pendant ma blessure, elle m’appelait tout le temps pour me remonter le moral.
Propos recueillis par Khadim DIAKHATE