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Teungueth FC

Pas de business plan et de stratégie de développement dans notre football malgré les déclarations et professions de foi sur le professionnalisme. Pas de projet économique pouvant servir de levier à un Projet sportif cohérent et pertinent. Nous sommes en train de naviguer à contre-courant du professionnalisme, quinze ans après le lancement de la ligue sénégalaise de football professionnel.

Nos clubs ne s’adossent pas sur des ressources constantes et viables et n’arrivent pas non plus à générer leurs propres ressources. Un club qui ne paie pas ou qui ne paie pas régulièrement ses sociétaires ne peut survivre en haute compétition. Dans tous les championnats professionnels, les clubs mobilisent d’abord les moyens à travers diverses stratégies et s’assurent de faire face à leurs obligations.

Au Sénégal, c’est le résultat qui compte peu importe les moyens. On va voir le marabout à la place du psychologique, l’entraîneur est le dernier à être le responsable du succès quand l’équipe gagne. Il est d’ailleurs le premier à être renvoyé avec souvent des arriérés de salaires ou des salaires tronqués. Le président fait du forcing tous les mois pour faire face aux besoins. On le laisse se débattre tout seul et souvent il veut être le seul à apporter les solutions. Les stoïques qui résistent finissent par lâcher prise car n’en pouvant plus. Rares sont maintenant les personnes qui acceptent de diriger les clubs s’ils ne comptent pas sur des ressources extra-sportives (propres).

L’astuce trouvée par certains, c’est de vendre des joueurs pour renflouer les caisses. Sans quoi, bonjour les problèmes et les dégâts. Le cas du stade de Mbour est illustratif des réalités du club sénégalais. L’équipe n’arrive pas à faire face à ses besoins mais essaie de collecter des fonds pour se maintenir dans l’élite en payant pour un procès au TAS. Pourtant ces problèmes doivent pouvoir être réglés au Sénégal par des voix plus autorisées. La même situation va traverser tous les autres clubs traditionnels.

Les académies ont leurs réalités propres et semblent gérer leur feuille de route consistant à former et vendre leurs produits. Elles seront les grands animateurs du football avec leurs pépites mais  ne seront pas les missionnaires pour les coupes africaines. Ils sont trop jeunes pour réussir en Afrique et voient leurs rangs dégarnis chaque saison. Quelle solution ? Elle n’est pas encore trouvée car on refuse toujours de regarder la réalité en face et d’envisager les solutions réalistes et viables.

Il y a quatre piliers qui me semblent indispensables si on veut relancer notre football. Des dirigeants qui portent un leadership reconnu comme les anciens présidents de clubs des années 70-2000. Des supporters qui mouillent le maillot et qui se mobilisent pour l’équipe, des privés engagés et motivés, des collectivités locales conscientes de leurs responsabilités dans la promotion du sport local. L’état et les fédéraux auront alors pour mission de fixer les règles du jeu et de régulier la pratique du secteur.

Les lois et règlements doivent être acceptés et respectés. Les décisions doivent être prises par des instances reconnues et habilitées, les membres recrutés ou élus sur la base de leurs expertises. Le champ de compétence redéfini et reconnu et les instances de régulation et de médiation mises en place pour gérer les situations de crises ou de risques sur les composantes du football. Voilà en vrac, les éléments qui me viennent à l’esprit.

Mamadou Kassé, Journaliste formateur

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