Tel un sanctuaire, le stade Léopold Sédar Senghor, plongé dans une phase de réhabilitation depuis août 2022, est en passe de devenir un véritable temple du football. L’entreprise chinoise China state construction engineering corporation (CSCEC), maîtresse d’œuvre, ne laisse aucun détail, comme si l’édifice devrait être élevé en l’honneur d’une divinité.
Dsports.sn a fait un détour dans cet antre qui, jadis, a été le théâtre des opérations du football sénégalais. Après 50% d’exécution des travaux, le long feuilleton de la rénovation nous amène à vous présenter le défi qui fait briller les yeux.
L’enjeu principal de la rénovation du stade Léopold Sédar Senghor, célèbre résidence de l’équipe nationale du Sénégal de 1985 à 2014, est d’en faire un stade de niveau international, selon les critères de la Fédération internationale de Football association (FIFA) et de la Confédération africaine de Football (CAF), pour confirmer sa place dans le football et plus généralement dans le sport africain.
Amélioration de la qualité de l’accueil
Outre la rénovation du stade, l’opération comprend également un vaste projet de type écoquartier intégrant des terrains de football, des piscines, des bureaux, un restaurant de grand standing sans oublier des stades annexes. L’ensemble a été réalisé selon une procédure entre le Sénégal et la Chine.
Pour Youssouf Sy, Directeur dudit stade, cette reconfiguration a été un véritable défi puisque la réalisation des travaux a dû s’effectuer sans interruption depuis son lancement, il y a de cela 16 mois. Des études ont donc été réalisées pour chaque étape du projet afin de programmer sans risque la réalisation des travaux.
Pour être un stade de niveau 1, Léopold Sédar Senghor doit commencer par améliorer sa capacité d’accueil. Celle-ci, initialement arrêtée à 60 000 places, va légèrement subir une hausse surtout au niveau des tribunes VIP et de la Presse. Ces espaces vont connaître de petites modifications puisque des places à prestations et les espaces hospitalités associés ont également été créées. En parallèle, l’espace des parkings a aussi été augmenté.
De longues études pour la toiture
La situation géographique du stade démontre que l’infrastructure est fortement exposée au vent. Si couvrir les gradins pour assurer le confort des spectateurs apparaissait comme une évidence, cela a été un véritable défi pour l’entreprise chinoise CSCEC, spécialisée dans les structures et façades de bâtiments. Alors, de longues études ont été menées pour adapter au mieux la structure aux conditions climatiques.
C’est pourquoi tout le long de la tribune couverte, on y aperçoit un toit en acier bien accroché. Cela est, d’ailleurs, visible sur les différentes maquettes du chantier. Ces essais ont pu définir les actions du vent sur la toiture et ont permis aux experts de concevoir une toiture optimale.
Faire face aux aléas climatiques
Toutefois, en plus de la pluie et du vent, d’autres aléas climatiques et environnementaux ont dû être pris en compte pour que la conception ne souffre d’aucune défaillance. Alors, pour assurer une croissance suffisante du gazon, un système d’arrosage programmé est mis en place tout comme l’étude sur l’ensoleillement de la pelouse a été réalisée.
A l’image de Maître Abdoulaye Wade, le stade Léopold Sédar Senghor deviendra le deuxième plus grand stade sénégalais, grâce à ses caractéristiques de capacité, de sécurité et de confort. Cette catégorie permet au stade d’organiser les grandes rencontres de football mais aussi des compétitions sportives de façon générale comme les Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ), prévus au Sénégal en 2026.
Léopold Sédar Senghor va accueillir également des compétitions comme l’athlétisme et pourra héberger des disciplines dont le tir et la chasse.
A quelques mois du démarrage des Jeux olympiques de la Jeunesse que le Sénégal doit abriter, une société sénégalaise est d’ailleurs sollicitée pour le nettoiement afin que ce vieux stade d’apparence garde son architecture particulière au grand bonheur des inconditionnels du football qui restent nostalgiques.
Bacary CISSÉ