Dans le cadre de sa série d’articles dédiée à la rubrique Rétro 2024, la rédaction de Dsports est allée à la rencontre de Cheikh Diop, journaliste sportif à E-media, pour recueillir ses impressions sur une année riche en émotions et en événements marquants dans le monde du football.
Cheikh Diop, quels sont, selon vous, les trois événements de football qui ont le plus marqué l’année 2024 ?
Cheikh Diop : D’abord, il y a l’élimination précoce du Sénégal à la CAN en Côte d’Ivoire alors qu’on était favori. Ensuite, le sacre ivoirien, une équipe que personne n’attendait, qui a failli se faire éliminer en phase de poules et qui a surmonté tous les obstacles pour gagner sa CAN. Enfin, le Ballon d’Or décerné à Rodri au détriment de Vinícius Jr., qui le méritait plus que quiconque. Une des plus grandes injustices du football moderne.
Quels joueurs placeriez-vous dans votre top 3 des meilleurs footballeurs de l’année ?
Vinícius Jr. pour tout ce qu’il a accompli avec le Real Madrid : les titres, les distinctions individuelles et surtout son apport dans le jeu. Jude Bellingham, qui s’est imposé comme un leader au Real et a déjà glané plusieurs trophées. Enfin, Lamine Yamal, un talent brut qui a éclaté cette année avec le Barça et la Roja. Si Yamal continue ainsi, il sera sans doute le meilleur joueur du monde dans quelques années.
Quelle est, selon vous, la révélation de l’année 2024 ? Un joueur, un entraîneur, une équipe ?
J’ai deux révélations : Ademola Lookman, excellent en club et qui a porté le Nigeria jusqu’en finale de la CAN, ce qui lui vaut un Ballon d’Or africain mérité. Ensuite, Viktor Gyökeres du Sporting Portugal, un buteur complet capable de faire la différence grâce à ses qualités.
Quel match vous a le plus marqué cette année ?
L’élimination du Sénégal par la Côte d’Ivoire en huitièmes de finale de la CAN. Un scénario cruel pour une équipe destinée à aller loin. C’était émotionnellement difficile à vivre.
Quel public ou quelle ambiance de stade vous a le plus impressionné en 2024 ?
L’ambiance du derby de Rufisque. C’était une première que ces deux clubs se rencontrent en Ligue 1. D’un côté, Allez-Rio ; de l’autre, Lebou Gui. L’atmosphère était électrique, mais tout s’est terminé dans le fair-play. Une belle leçon de sportivité.
Quelle initiative ou innovation dans le monde du football vous semble la plus marquante cette année ?
La réforme de la Ligue des champions. Elle a brisé la routine des phases de poules classiques, offrant plus de suspense et d’enjeux dans chaque match.
Quel a été, selon vous, le pire moment ou l’événement le plus décevant dans le football en 2024 ?
La cérémonie du Ballon d’Or. Non seulement priver Vinícius Jr. de ce titre est une injustice, mais l’absence du Real Madrid, qui a boycotté la cérémonie, a encore assombri cet événement.
Quelle équipe vous a le plus impressionné, toutes compétitions confondues, en 2024 ?
Le Real Madrid, sans hésiter.
Si vous deviez retenir une image ou un moment fort du football en 2024, lequel choisiriez-vous ?
Lamine Camara en pleurs, porté par ses coéquipiers après l’élimination du Sénégal à la CAN. Une scène déchirante qui symbolise l’émotion du football.
Enfin, comment voyez-vous l’évolution du football en 2025 à partir des tendances observées cette année ?
Le football va sombrer davantage sous la domination des puissances financières. Les compétitions se multiplient pour générer plus de profit, mais cela épuise les joueurs et augmente le risque de blessures. L’année prochaine, avec la Coupe du monde des clubs, le rythme infernal va continuer. À force de tirer sur la corde, on risque de briser les acteurs.
Propos recueillis par Khadim DIAKHATÉ
