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L’État du Sénégal, par le biais du ministère des Sports, a décidé de mettre fin à l’accompagnement des clubs en compétitions africaines interclubs. Selon le manager sportif Pape Ndiaye, qui a joint la rédaction de Dsports, ce vendredi, cette mesure est « un coup de Jarnac dans le dos du football sénégalais ».
L’État du Sénégal retire son financement aux équipes sénégalaises qualifiées aux compétitions africaines. Cette nouvelle n’agrée pas les acteurs du monde du football et d’autres fédérations sportives. Une décision vraiment triste et inattendue, selon Pape Ndiaye.
«La somme octroyée… ne signifie absolument rien»
«Beaucoup de personnes s’indignent de la forme dont le communiqué a été rendu public. Pour moi, la forme importe peu devant le message qui est envoyé aux Sénégalais, du moment que le document est officiel. Nous sommes tous d’accord que l’État ne prend en charge que les tickets de la délégation pour les clubs qui voyagent. Et la somme octroyée aux formations sportives, pour couvrir ses frais de voyage ne signifie absolument rien, par rapport au budget du ministère des Sports. C’est véritablement un coup de Jarnac dans le dos du football sénégalais», se désole le manager sportif.
Diplômé du programme CIES-FIFA, en collaboration avec l’Université Cheikh Anta Diop, Pape Ndiaye rappelle qu’il est rare de voir les clubs sénégalais dépasser les tours préliminaires des compétitions africaines : Coupe de la CAF et Ligue des Champions. «Depuis les belles performances de la Jeanne d’Arc de Dakar en 2004, les deux clubs sénégalais qui ont réussi à se qualifier aux phases de groupes des compétitions africaines des clubs sont Teungueth FC en 2021 et le Jaraaf de Dakar en 2021 et 2024. (…) Souvent, à chaque compétition africaine, les clubs sénégalais alignent de nouvelles équipes. Ce qui minimise leurs chances devant les formations maghrébines et les grands clubs sud-africains et de l’Afrique centrale».
«La FSF a du pain sur la planche»
D’après lui, l’État sait très bien que les clubs sénégalais ne lui coûtent pas beaucoup. C’est la réalité. Le message qui est envoyé par ce communiqué du ministère des Sports est que l’État du Sénégal a un problème. Il vit une crise financière sans précédent. À tel point qu’il ne peut rien supporter, pour le football. Même pour des sommes modiques. «La Fédération sénégalaise de Football (FSF) a du pain sur la planche. Elle n’a qu’à se préparer. Elle va devoir prendre en charge toutes les dépenses nécessaires pour mettre la sélection nationale dans des conditions optimales, favorisant la réalisation de performances, comme elle le fait depuis des années. Le message est clair. Le CAN se tient fin 2025, au Maroc. Dans 10 mois», avertit le diplômé de la 5e promotion.
Pour conclure, il s’interroge sur les lendemains de nos fédérations sportives : «Aujourd’hui, c’est le football. Demain et après-demain, d’autres secteurs vont encore crier. Je me pose une question : l’État du Sénégal peut-il assurer ses fonctions régaliennes les mois à venir ?»
Cheikh Demba NDIAYE