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Benghazi. Au simple énoncé de ce nom, la mémoire s’emballe et déroule un tapis de souvenirs douloureux que le contact avec la ville confirme.

En débarquant à Benghazi, Dsports à été frappé par son aéroport où règne un désordre indescriptible. Une atmosphère digne d’un vrai bazar ou toutes les règles de formalités policières et douanières sont plutôt calquées sur les réalités du moment que sur la norme. Bienvenue au berceau du Printemps libyen !

Jadis attrayante et vivante avec son palais royal, ses cafés et son cinéma qui faisaient sa fierté, la deuxième plus grande agglomération de la Libye après Tripoli offre aujourd’hui l’image d’une cité fantôme, un champ de ruines où s’entassent les traces d’une violence meurtrière qui a effacé tout son passé de cité italienne fait de beaux souvenirs.

Les stigmates de la révolte déclenchée contre Mouammar Kadhafi depuis 2011 sont partout présents à Benghazi. De l’hôtel Al Noran où Dsports s’est installé, la vue de Benghazi n’ajoute aucune embellie au panorama. Rues désertes où restent encore debout des bâtiments aux murs craquelés et rafistolés qui tentent de masquer l’ampleur des affrontements entre forces loyalistes et rebelles libyens.

Une ville balafrée par des années de guerre et presque défigurée qui tente de rester debout et de revivre. Une vie au ralenti entre des souvenirs atroces et l’espoir de retrouver le rythme d’une ville normale. Ici, tous les secteurs d’activité ont été impactés excepté le prix du carburant qui reste conforme à celui de pays producteur de pétrole .

Des nuits noires et ennuyeuses

Une situation qui maintient en vie un parc automobile vieillissant qui veut assurer la mobilité. Des populations traumatisées qui tentent de transcender le passé s’entassent tous les jours devant l’unique guichet automatique de banque de la ville. Un spectacle surréaliste et hallucinant. Les opérations sont effectuées par la police elle-même avec un montant à ne pas dépasser. Un plafond est imposé à tous ceux qui viennent se servir. Pas question de faire un retrait au-delà du montant fixé. Grandeur et décadence pour un pays dont l’économie attirait des millions de migrants.

Malgré ce contexte économique fait de doutes et d’incertitudes et de climat social tendu, certains habitants restent encore optimistes et gardent l’espoir de voir leur ville redevenir ce havre de paix et ce pôle économique. Les nuits sont noires, longues et ennuyeuses. Des gérants de cafés encore nostalgiques de la belle époque où les cafés ne désemplissaient pas racontent. Ils ressassent la vie nocturne à Benghazi en compagnie d’une clientèle fidèle. Ces veillées nocturnes appartiennent désormais au passé. C’est le cas de ce taximan. Son anglais est certes alambiqué mais sa vision est claire : « nous voulons que Benghazi revive. »

C’est pourtant là que le Soudan a choisi pour affronter le Sénégal dans le cadre de la 5e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Autant de réalités que les Lions ne verront pas. Ils seront épargnés de ce triste décor, de ces images de ruines, de ces réalités d’une ville meurtrie pas des années de guerre dont les populations veulent s’appuyer sur le football pour retrouver une vie. Entre ruine et violence, le ballon rond servira de béquille à la ville rebelle de lumière à cette morosité ambiante pour faire sa mue et vivre réellement.

Bacary CISSÉ, envoyé spécial à Benghazi (Libye)

2 comments on “Benghazi : La ville fantôme… qui refuse de mourir

  1. Un reportage très technique et des mots waw qui donne la chaire de poule…sans meme y allez on se rend contre que bengazhy n’est plus une ville accueillant et veux renaître de ses cendres..on vs remercie nice job

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