La chronique CAN de B.K.N
Faire le dos rond face aux vents contraires ! Repartir du bon pied malgré les aléas du jeu ! Défendre ses chances, si minces soient-elles, aussi longtemps que la partie n’est pas finie et qu’il subsiste encore un brin d’espoir. C’est ce que Maliens et Ivoiriens ont fait, ce samedi soir au stade de la Paix de Bouaké. Tout ce que n’ont pas su faire les « Lions » en huitièmes de finale. Et ce qui n’a fait que raviver les regrets et remuer le couteau dans une plaie sénégalaise qui saigne encore et qui mettra certainement du temps à se cicatriser.
Maliens et Ivoiriens ont, en effet, fait preuve du courage qui avait singulièrement manqué aux « Lions » face aux « Eléphants ». Même s’ils ont raté un penalty d’entrée, nos voisins de l’Est sont restés dans le match. Mieux, ils ont été encore plus présents dans le jeu. En un mot, ils ont su garder leurs convictions et leur envie. Contrairement aux Sénégalais qui, après avoir ouvert le score face au même adversaire alors en plein doute suite à un premier tour traumatisant, avaient « perdu le fil », de l’aveu même de leur coach. A force d’appuyer sur l’accélérateur, les Maliens ont fini par marquer le but qui aurait pu les propulser dans le dernier carré.
Sauf qu’en face, il y avait un adversaire qui sait ce que souffrir veut dire. Revenus de l’enfer au bout de leurs trois premiers matches et miraculeusement remis en selle par le Maroc qui leur avait ouvert la voie en battant la Zambie, les Ivoiriens sont convaincus que plus rien de fâcheux ne peut leur arriver. La preuve ? Réduits à 10 avant la fin de la première période et menés au score à la 70e mn, ils n’ont jamais abdiqué. Leur égalisation à la 90e et leur but de la victoire au bout du temps additionnel, alors qu’ils auraient pu jouer petits-bras pour se retrouver aux tirs au but où ils avaient sorti le Sénégal, sont la manifestation éclatante de leur envie, de leur courage, de leur rage de vaincre et de leur résilience.
Aussi longtemps que les Ivoiriens seront en course pour la succession du Sénégal, on ne regrettera pas assez que les nôtres aient manqué d’ambition et de courage face à eux. Autrement, à cette heure-ci, on serait en train de préparer la demi-finale d’Ebimpé, mercredi prochain. Ou, à tout le moins, on aurait disputé le quart de finale de ce samedi à Bouaké. C’est vrai, on continue de pleurer sur le lait versé et de déplorer et de regretter un énorme gâchis. Tel est le sort des vaincus – déçus. En espérant que la leçon sera retenue et qu’on ne surprendra plus nos p’tits gars à se retrouver les jambes flageolantes au moment où ils devraient avoir le cœur vaillant.