On vous l’avait bien dit. Après un vendredi calamiteux, nos p’tits gars n’avaient d’autre choix que de se révolter, ce lundi. A défaut peut-être d’un talent collectif, ils ont quand même une fierté. De l’orgueil. Et comme dans le règne animal où il n’y a pas photo entre Lions et Hirondelles, il leur fallait aussi faire respecter la hiérarchie du football qui place le Sénégal très loin devant le Burundi (19ème mondial contre 129ème mondial). Ils devaient prouver – et se prouver à eux-mêmes – qu’ils ne pouvaient pas être passés si rapidement de héros (champions d’Afrique en 2022 au Cameroun) à zéros (incapables de dicter leur loi à un adversaire qui n’a qu’une participation à la Can, en 2019, à son actif).
Leur coach qui se savait sur un siège éjectable en cas de contreperformance l’a compris en premier, en revenant à ses anciennes certitudes tactiques, aux principes de jeu avec lesquels il s’était fait un nom en Afrique. Comme pour donner vie au bon vieil adage de chez nous qui veut que « quand on ne sait où l’on va, il est préférable de revenir d’où l’on vient ». Têtu mais pas borné encore moins bête, Coach Cissé a laissé aux vestiaires son 3 – 5 – 2 (modulable en 3 – 4 – 3) qui lui a apporté plus de déboires que de succès pour rafraichir le 4 – 3 – 3. Sur la pelouse du Bingu National Stadium de Lilongwe qu’ils retrouveront le mois prochain, face au Burundi, les joueurs ont aussi compris que, quelle que soit leur disposition sur le terrain, c’est à eux de faire le boulot. Et ils y ont mis l’engagement et la détermination qui leur avaient si cruellement manqué vendredi dernier à Diamniadio, face aux « Léopards » de la RD Congo. A l’image d’un Pape Guèye rayonnant dans l’entrejeu. A la récupération comme à la relance.
Sans être exceptionnels, les « Lions » ont ainsi réussi à contenir leurs vis-à-vis trop prudents (pour ne pas dire craintifs), à les dominer assez nettement avant de les assommer sur un penalty d’Ismaïla Sarr. Pour une course mais salvatrice victoire. La moindre des choses, est-on tenté de dire vu les cent places qui séparent entre les deux équipes au ranking mondial. Malgré tout, personne ne fera la fine bouche et nul n’osera cracher sur ce succès qui remet d’aplomb les « Lions » et les hisse à une première place provisoire du Groupe L, en attendant l’explication Burkina Faso – Malawi de ce mardi.
Le pire a ainsi été évité. L’honneur des « Lions » est sauf. Ils ont assuré l’essentiel. Ils peuvent désormais envisager le mois d’octobre et la double confrontation avec le Malawi avec plus de sérénité. Mais on ose espérer que l’on ne reprendra plus jamais le coach sénégalais à se hasarder à une gymnastique tactique et à des expérimentations dans lesquelles lui-même ne se retrouve pas, ses joueurs encore moins.
B.K.N