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Coupe du Sénégal : l’essentiel et l’accessoire…

Coupe du Sénégal Férus de Foot

L’affiche de la finale de la Coupe du Sénégal de football n’était pas encore totalement connue que certains annonçaient déjà « un club amateur en Coupe de la Confédération ». Les pensionnaires de Division régionale de l’Académie Férus du Foot (A2F) venaient juste de sortir, en demi-finale, le tenant du titre et ultime rescapé parmi les 28 clubs de la Ligue pro. Et il est vrai que l’autre affiche mettait aux prises deux formations de National 1, le Jeanne d’Arc et Mbour Petite Côte. Finalement, c’est Mbour Petite Côte qui aura le droit de disputer le trophée flambant neuf à A2F.

MPC pour une troisième couronne après 2010 et 2017. Et A2F pour un tout premier sacre, l’année même où elle s’est engagée pour la première fois en Coupe du Sénégal séniors après s’être essayée chez les catégories de jeunes. Et, quel que soit le vainqueur, pour aller disputer la Coupe de la CAF, comme l’y invitent déjà certains « spécialistes » ? Ce serait l’erreur à ne surtout pas commettre par le futur vainqueur qui a mieux à faire que de se lancer dans une compétition où il risque de laisser des plumes. Il ne faut plus confondre l’essentiel et l’accessoire. Le plus important pour l’équipe qui remportera le trophée national, c’est de (re)construire sur des bases solides, de se consolider pour capitaliser sur ses acquis afin d’accéder à l’échelon supérieur dans la hiérarchie nationale. Et non d’aller vraisemblablement « faire un petit tour en Afrique et retour à la maison ». Car, si la victoire finale en Coupe du Sénégal ouvre les portes du second challenge continental des clubs, elle n’y contraint absolument pas.

Surtout que l’Afrique est très énergivore et budgétivore et laisse souvent ces traces sur le mental si l’expérience tourne court, comme c’est malheureusement trop souvent le cas. Les derniers représentants du Sénégal l’ont (encore) appris à leurs dépens. Génération Foot en Ligue des champions et Casa Sports en Coupe de la CAF, n’ont pu retenir leurs meilleurs joueurs qui leur avaient valu l’honneur (ou plutôt la charge) d’aller sur le continent – là où l’on attendait qu’ils se renforçassent. Ils y ont juste fait un passage éclair. Et, surtout, ont eu d’énormes difficultés à s’illustrer dans les joutes locales. Les « Grenats » n’ont échappé à la relégation en L2 qu’à la toute dernière journée du championnat. Alors que le club ziguinchorois s’accroche désespérément aux nombreux litiges pour espérer sauver sa place en L1, la saison prochaine.

D’autres avant eux avaient reconnu, après coup, leur erreur de s’être engagés en Afrique et d’avoir succombé à l’attrait des lumières… fatales des compétitions continentales. A l’image des lucioles qui, pour leur malheur, sont irrésistiblement attirées vers les points lumineux chauds qui causeront leur perte.

Les Mbourois ont déjà goûté à l’Afrique et n’en gardent pas forcément un bon souvenir. Sous l’appellation de Touré Kunda, en 2011, ils avaient franchi le tour préliminaire de la Coupe de la CAF aux dépens des Sierra Léonais de Port Authority avant d’être éliminés par les Marocains de Fath Union Sport en 16èmes de finale. Devenus MPC, ils n’avaient même pas passé le filtre des préliminaires en 2018, sortis par la RS Berkane du Maroc. Alors, iront-ils encore… à l’aventure s’ils remportent le trophée ? On verra bien. Et si A2F les prive, en finale, du titre après avoir sorti «le Prince de la Coupe» en demi-finale, cela doit lui suffire comme titre de gloire. Puisque le principal pour le club lougatois, c’est d’intégrer prochainement le football professionnel national et de marcher sur les traces de Diambars et de Génération Foot, ses références.

Pour MPC comme pour A2F donc, il ne faut surtout pas se tromper d’objectifs. Un appel qui, reconnaissons-le, par le passé, est toujours tombé dans l’oreille de sourds, obnubilés par les mirages de l’Afrique. Cette fois encore, on risque de prêcher dans le désert…

B.K.N

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