Depuis des années, le nom de Cheikhou Kouyaté résonne sur les terrains de football, symbole de dévouement, de talent et de passion pour son équipe nationale, le Sénégal. Cependant, alors que les années passent, un dilemme émerge : devrait-il raccrocher son maillot en équipe nationale ?
A 34 ans, après une désillusion en Coupe d’Afrique, certains Sénégalais disent qu’il doit arrêter et de s’inspirer de Youssouf Sabaly avant qu’il ne soit trop tard.
La carrière de Cheikhou Kouyaté est une saga d’exploits inoubliables, de moments de gloire partagés avec des millions de supporters.
Mais au fil du temps, chaque match devient une bataille contre l’inévitable : le déclin physique et la montée en puissance de jeunes talents affamés.
Pour beaucoup, le retrait de l’équipe nationale est un choix naturel, une transition vers une nouvelle phase de la vie. Mais pour Cheikhou Kouyaté, la décision est loin d’être évidente.
« Maintenant, le temps n’est pas à la parole mais de redoubler d’efforts et de travailler davantage », a indiqué l’international sénégalais dans un entretien accordé à nos confrères de l’APS.
La loyauté envers son pays, le désir de représenter son peuple sur la scène internationale, se heurte à la réalité implacable du temps qui passe.
« Je rends grâce à Dieu parce que quand je rejoignais l’Angleterre, je ne m’attendais pas à faire 10 ans de carrière ici […] J’ai vécu dix années de bonheur, même si lors de ma dixième année, les choses ne se sont pas passées comme je l’ai souhaité. Mais c’est notre destin. On l’accepte avec beaucoup de philosophie », relativise le natif de Khar Yalla, un quartier populaire de Dakar, la capitale sénégalaise.
Malgré tout ces obstacles, le milieu de terrain sénégalais de Nottingham Forest (élite anglaise) est décidé à « travailler davantage » pour rebondir en gagnant plus de temps de jeu avec son club.
En attendant, les débats font rage parmi les supporters et les observateurs du jeu.
Demba Varore : « Il est temps pour lui de fermer la page »
Certains appellent au renouvellement, arguant que le maintien de Kouyaté limite les opportunités pour une nouvelle génération de talents. C’est le cas du journaliste sportif Demba Varore.
« J’ai toujours loué son professionnalisme et son engagement. Cheikhou représente le trait d’union entre les joueurs et le staff. Mais il y a une réalité dans le sport. A un moment donné, il faut savoir arrêter. Il est temps pour lui de fermer la page de l’équipe nationale du Sénégal et de se concentrer sur la fin de sa carrière, passer ses diplômes d’entraîneur », a-t-il expliqué.
D’autres insistent sur l’importance de son expérience et de sa sagesse, affirmant qu’il reste un atout inestimable pour l’équipe. Pendant ce temps, lui-même jongle avec des sentiments contradictoires.
La passion brûlante qui l’a toujours animé pour le jeu est tempérée par une conscience aiguë des limites de son corps.
Du haut de ses 34 ans, le désir de partir sur une note haute se heurte à la peur de l’inconnu qui accompagne la retraite.
Alors que Kouyaté continue à cirer les bancs en club et en équipe nationale, chaque match devient une pièce d’un puzzle complexe, une méditation sur le temps qui passe et les choix qui définissent une carrière.
« Je n’ai jamais vécu une telle situation dans ma carrière. En tant que professionnel, souvent ça peut arriver mais que ça puisse durer comme cela, c’est la première fois que cela m’est arrivé », a dit Kouyaté en parlant de son absence dans le groupe de performance de son club.
Quelle que soit sa décision finale, une chose est certaine : le nom de Kouyaté restera gravé dans les annales du football, symbole éternel de dévouement et de passion pour son pays.
Khadim DIAKHATÉ
