
Religion –famille –football, selon l’ordre établi par le milieu de terrain d’Everton, Idrissa Gana Guèye exprime sa fierté d’avoir été façonné au Sénégal. Dans un entretien publié sur les supports des Toffees, ce mercredi, le Lion se fait un point d’honneur d’inculquer à Isaac, Ismael et Ilyass, ses trois fils, les mêmes valeurs.
Extraits.
« (…) Les Sénégalais aiment tellement le football parce que je pense que c’est le seul sport qui peut rassembler tout le monde. Il apporte la paix, le bonheur, la solidarité… C’est probablement le sport le plus populaire, après la lutte traditionnelle (…).
Je pense que grandir au Sénégal a fait de moi une bonne personne. Ils m’ont donné la religion. Ils m’ont montré comment être un homme, ils m’ont aussi montré comment être un footballeur, car c’est là que j’ai commencé à jouer, dans la rue avec mes amis, sans chaussures, comme beaucoup d’enfants là-bas. (…) Ils m’ont montré le bonheur, l’importance d’être gentil, l’importance d’accueillir tout le monde, peu importe qui ils sont… Toutes ces choses. Je suis fier de là où je viens et j’ai tellement de bons souvenirs de la vie et du football.
‘Gana’ : c’est mon père qui m’a donné le nom de son père… Il a pleuré la première fois que j’ai joué pour l’équipe nationale
« Je suis si fier de porter le nom de Gana, car c’est mon (défunt) père qui m’a donné le nom de son père. Rendre mon père fier était tout ce que je voulais quand j’ai commencé. Quand je suis devenu professionnel, j’ai pris la décision d’utiliser Gana au lieu de Gueye, et je l’ai fait pour lui, mon père, parce qu’il a sacrifié sa vie pour me donner la meilleure chance, il m’a appris ma religion et il m’a tout donné – lui et ma mère.
Chaque fois que je finissais un match, mon père m’envoyait un message. La première fois qu’il a vu le nom « Gana » au dos de mon maillot, il était si fier qu’il m’a appelé à la place. Lui transmettre ce sentiment de fierté signifiait beaucoup pour moi.
Il y a eu d’autres moments incroyables qui ressortent également. Je me souviens qu’il a pleuré la première fois que j’ai joué pour l’équipe nationale. C’était particulièrement spécial parce que nous avons joué contre la Côte d’Ivoire et mon père est né là-bas, donc ce sont deux pays qui ont beaucoup compté. C’était le moment le plus spécial pour lui.
Sa complicité avec ses enfants
(…) Mais je ne les forcerai jamais à devenir joueur, car le plus important pour moi, c’est de leur enseigner la religion dont ils ont besoin pour être une bonne personne, un bon musulman, et après, s’ils aiment jouer au football, alors je les soutiendrai jusqu’au bout – et c’est ce que je fais maintenant.
À chaque fois, quand je termine l’entraînement, je rentre à la maison et nous prenons le ballon dans le jardin pour jouer au foot. C’est difficile [de trouver l’énergie] mais c’est ce que je fais pour les rendre heureux, surtout mon fils aîné… On n’a même pas vraiment besoin de lui acheter des vêtements car tout ce qu’il veut porter, c’est sa tenue d’entraînement !
Je les aiderai et je leur enseignerai ce que j’ai appris auparavant. Mais le plus important pour moi est d’être un homme bon. Et après, vous pourrez faire n’importe quel métier : vous pourrez être journaliste, vous pourrez faire médecine, vous pourrez faire n’importe quoi. Mais s’ils veulent devenir footballeurs, c’est aussi bien.
Les défis avec Everton
C’est ma sixième saison à Everton. Ce club signifie beaucoup pour moi car il m’a tout donné. Il m’a donné l’opportunité de jouer à un haut niveau, il m’a donné des amis, la relation que j’ai avec ces formidables supporters. J’adore ce club. (…) Nous continuons à donner le meilleur de nous-mêmes. Nous apprécions le travail et espérons que ce manager nous aidera à l’avenir à atteindre le plus haut niveau, comme lutter pour l’Europe, une fois de plus, plutôt que de lutter pour éviter la relégation. »
Mohamed NDIAYE avec Everton FC