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Wally Daan FC

Loin de ce qui se passe à Pikine, Rufisque ou à Dakar, où les stades affichent complet lorsque l’équipe locale joue, Maniang Soumaré est rarement plein. Pire, les clubs thiessois souffrent d’un manque de popularité et cette situation a un impact sur les résultats.

Il est rare de voir des supporters engagés pour le compte d’un club thiessois et prêts à tout pour soutenir leur équipe. Aucun club thiessois ne se déplace avec des supporters.

Ces deux faits sont largement suffisants pour juger le niveau de popularité des équipes thiessoises : un niveau très bas pour des clubs de ligue 1 et de ligue 2.

« La mobilisation fait défaut et les stades sont désespérément vides »

Ngalla Diakhaté, Secrétaire Général de Thiès FC, club de Ligue 2 constate : « Les Thiessois ne fréquentent pas les stades et on impute ça aux clubs en grande partie. Ils ne font pas le travail nécessaire pour pousser les spectateurs à aller au stade. Ainsi la mobilisation fait défaut et les stades sont désespérément vides ».

Revenant sur l’histoire des différents clubs thiessois dont beaucoup sont nés après une scission, Ibrahima Ndiaye journaliste à Walfadjri explique : « Les nombreuses scissions à l’origine de la naissance de plusieurs clubs peuvent expliquer leur manque de popularité. En effet il faut à chaque fois recommencer à zéro pour les nouveaux ou perdre une partie de ses sympathisants pour les anciens ».

Le journaliste de Walfadjri ajoute : « Certains clubs commençaient à avoir une base populaire intéressante mais des problèmes internes et des départs de joueurs et de dirigeants ont freiné leur popularité ».

Dans le but de trouver un remède à ce mal du football thiessois, ce manque de popularité diagnostiqué par tous les observateurs, Ibrahima Ndiaye rappelle les tentatives des dirigeants :

« Les clubs ont essayé d’élargir leur base et ça n’a pas réussi. Ils ont essayé de se faire adopter par des quartiers mais les supporters ne les ont pas suivis. Du coup beaucoup de clubs thiessois ne peuvent être associés à un ou des quartiers bien déterminés. Si le Jaraaf est associé au quartier de la Médina et environs et qu’on n’a pas de difficulté à situer le club Niary Tally dans un espace géographique, il n’en est pas de même pour beaucoup de clubs thiessois. »

Le CNEPS par exemple n’a pas de fief et Amitié FC a perdu le sien. Le club de Demba Ba s’est en effet déplacé dans la commune de Malicounda. D’autre part Wally Daan FC a toutes les difficultés à faire grandir sa popularité à côté de l’ASC Wally Daan, équipe de navétane, largement préférée et suivie par les supporters. En ce qui concerne Thiès FC, les mauvais résultats et les querelles internes ne sont pas favorables à une évolution positive de sa popularité, au contraire.

Un défaut de communication autour des clubs

Le public thiessois se rend au stade uniquement pour les grandes affiches, a-t-on l’habitude de dire. Quand des clubs aussi prestigieux que le Jaraaf et le Casa Sports jouent à Maniang Soumaré contre une équipe locale, le stade est plein. Les derbys thiessois aussi attirent le public.

Quant aux autres matchs, ils ne bénéficient pas d’une campagne de médiatisation. L’aspect communication se limite à une affiche postée sur les réseaux sociaux et il est regrettable de constater que le résultat de cet acte n’est pas favorable à une promotion des rencontres.

Sur ce, Ngalla Diakhaté dénonce : « Parfois l’information ne passe pas comme elle se doit. »

Le journaliste de Walfadjri ajoute : « au-delà des affiches sur les réseaux sociaux, la popularité des équipes thiessoises passe par un renforcement des cellules de communication mais aussi par une bonne occupation des médias sociaux. En effet la communication digitale est une piste à explorer et à exploiter pour faire connaître et aimer les clubs de Thiès. »

En effet la communication autour d’un match de football dépasse le simple cadre d’une affiche, surtout quand l’équipe locale manque de popularité.

Un club de ville pour résoudre le problème lié à la popularité

Parlant d’espace géographique, Ngalla Diakhaté précise : « celui des clubs est tellement émietté qu’on ne peut s’identifier à l’un d’eux ».

Le Secrétaire Général de Thiès FC donne la recette pour lutter contre le manque de popularité des clubs et la non fréquentation des stades dans la cité du rail : « un club de ville très fort pourrait être la solution puisqu’il serait le porte-étendard du football thiessois et mobiliserait tous les acteurs du football. »

Cette solution pourrait être intéressante dans la mesure où elle permettra à tous les Thiessois de se sentir concernés par le football dans la ville. Aujourd’hui il est regrettable de constater une mauvaise répartition des clubs dans le périmètre communal. En effet les quatre clubs professionnels sont dans une même zone (Thiès Ouest). À Thiès Nord et à Thiès Est, c’est le vide et une non implication très remarquée des amateurs de football.

Malgré l’existence d’un public très passionné qui répond toujours présent lors des grands rendez-vous, Thiès a des clubs qui ont du mal à jouir de la sympathie de la population.

Abdoulaye Diouf (correspondant à Thiès)

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