Une bonne chose de faite !

Comme prévu, les « Lions » ont souffert au Bingu National Stadium de Lilongwe. Pour cause, les « Flames » écrasés quatre jours plus tôt à Diamniadio devaient forcément tenter un baroud d’honneur à domicile. Presque à l’image de tous les « petits » qui s’étaient fait bouffer lors de la 3ème journée.

Cette quatrième et antépénultième levée fut donc d’un tout autre cru que la précédente pour les « grands ». Sauf pour le Maroc qui, après avoir écrasé la Centrafrique (5 – 0) samedi à l’aller à Oujda, l’a encore étrillé (4 – 0) mardi au retour encore à … Oujda. (Il faudra bien qu’un jour, pour l’équité sportive, une commission d’éthique se penche sur cette possibilité offerte à un pays de disputer chez lui ses deux matches face à un même adversaire. Mais, ça, c’est une autre histoire…).

Là, c’est de la révolte des « petits » qu’il est question. Alors, demandez plutôt aux « Eléphants », champions d’Afrique en titre qui avaient laminé la Sierra Leone (4 – 1) et qui se sont fait piéger mardi à Freetown (0 – 1).

Les « Lions » eux, ont fini par s’imposer, comme espéré, malgré une belle opposition des Malawites. Ils n’ont du coup pas différé au mois prochain leur présence à la future CAN, la première de l’histoire à se dérouler à cheval sur deux années, du 21 décembre 2025 au 18 février 2026 au Maroc. Pour la dix-huitième fois et la sixième de rang, ils seront donc de la grand-messe du ballon rond africain. Il était important qu’il en fût ainsi avant les deux dernières journées des éliminatoires, le mois prochain avec une visite au Burkina Faso et la réception du Burundi. Au sortir de la 2ème journée et la victoire en déplacement face au Burundi, Aliou Cissé s’était fixé pour objectif de remporter les 6 points en jeu lors de cette fenêtre d’octobre. Son successeur par intérim sur le banc, Pape Thiaw, a relevé le défi.

Mais, on l’avait écrit ici même « les carences de l’équipe n’auront pas disparu simplement parce qu’elle aura battu deux fois de suite le 133ème au classement mondial de la FIFA ». On en est encore plus convaincu après le court mais précieux succès de mardi. Le grand malade se porte certes mieux, mais il traine encore quelques séquelles de son mal profond. Normal : Pape Thiaw n’est ni un prestidigitateur muni d’une baguette magique capable de transformer du vil plomb en métal précieux, ni un guérisseur doté d’une pommade miracle capable de cicatriser les plaies les plus purulentes en une ou deux applications.

Sur deux matches, il a essayé d’apporter sa touche, en dépoussiérant d’abord à Diamniadio un 4 – 2 – 3 – 1 que l’on n’avait plus vu dans la Tanière depuis Mathusalem, avant d’aligner à Lilongwe un 4 – 3 – 3 avec pas moins de 5 changements dans l’équipe de départ et un entrejeu complètement relooké. Le tout assaisonné d’une bonne dose de fighting-spirit et d’un bel état d’esprit qui a permis aux « Lions » d’inverser la tendance, mardi face aux « Flames » : ils y ont cru jusqu’au bout, et ont inscrit le but de la victoire dans les derniers instants de match où ils avaient flanché par deux fois à domicile face la RDC et face au Burkina.

Les « Lions » ont donc contrôlé les débats, même si ce n’était « que » le Malawi. Preuves que le grand malade n’est qu’en rémission : malgré une possession écrasante, les « Lions » ont manqué de tranchant offensif ; les nombreux coups de pied arrêtés n’ont pas porté les fruits attendus (à l’exception du coup franc victorieux de Sadio Mané au bout du temps additionnel) ; et à force de buter sur des Malawites qui s’employaient davantage à protéger leur but qu’à menacer celui d’en face, ils en étaient arrivés à perdre leurs nerfs.

Voilà en définitive une bonne chose de faite. Le boulevard vers « Maroc 2025 » est désormais ouvert avec cependant différentes étapes à bien négocier afin d’arriver au rendez-vous final avec le moins d’insuffisances possible.

B.K.N