La chronique CAN de B.K.N
Hubo Broos, le coach belge des « Bafana Bafana », a dit ce vendredi à Abidjan en conférence de presse préparatoire à la « petite finale » qui opposera ce samedi son équipe à celle de RD Congo que la 3e et la 4e places, c’est sans importance. Un avis que partagent bien des spécialistes du ballon rond à travers le monde. Au point qu’il est de plus en plus question de supprimer ce « match qui ne sert à rien », selon ses contempteurs.
Le tacticien belge peut faire la fine bouche. Pour avoir remporté le trophée en 2017 avec le Cameroun, il peut se permettre de qualifier cette rencontre de classement comme une sorte de corvée. Et encore… Puisque son homologue de la RD Congo, le Français Sébastien Desabre, a rétorqué qu’il faut jouer tout match – même amical – pour le remporter. A plus forte raison celui-ci pour son équipe qui le jouera à fond aussi pour son peuple meurtri par les violences surtout dans l’Est du pays.
C’est vrai qu’il est difficile de remobiliser des troupes qui ont échoué si près du but. D’ailleurs, très souvent, les techniciens font tourner leur effectif pour donner du temps de jeu aux … titulaires du banc. Mais ces derniers tiennent bien parfois à saisir la perche qui leur est ainsi tendue pour se montrer et démontrer qu’ils valent mieux que le sort qui leur avait été fait.
Comme les « coiffeurs » du Sénégal à la CAN 2006 qui avaient réussi une belle prestation contre le Nigeria et laissé entrevoir une belle relève pour la Tanière… malgré la défaite 0 – 1 (et qui avaient cependant disparu de la circulation tels Rahmane Barry, Dino Djiba, Boukhary Dramé voire Issa Bâ). Un peu comme en 1990 en Algérie, face à la Zambie, également sur le même score. Comme quoi, les « Lions » ont presque toujours traîné les godasses pour jouer ce match de consolation.
Or, la perspective d’accrocher le podium devrait suffire à (re)motiver les footballeurs. A moins que ce soit le refus de finir à ce que certains qualifient de la « plus mauvaise place » d’un tournoi : à la quatrième place, au pied du podium, synonyme de ce que l’on appelle ironiquement la médaille de chocolat. Le fameux baroud d’honneur, pour remporter ce dernier match (combat) d’une compétition (guerre) perdue. Et l’honneur, ce n’est pas rien pour un pays.
Des 48 pays en lice pour se qualifier à cette 34e Coupe d’Afrique des Nations « Côte d’Ivoire 2023 », finir au bout des épreuves à la 3e place, est forcément valorisant. Un lot de consolation sur lequel certains peuvent se permettre de cracher mais qui donnerait des ailes à d’autres. On verra ce qu’il en sera ce samedi au « Félicia » d’Abidjan entre déçus des demi-finales.