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Pour l’ancien coach de Dakar Université Club, Abdou Karim Mané, la succession d’Aliou Cissé à la tête des Lions doit revenir à Pape Thiaw. Il estime que l’ancien attaquant de l’équipe nationale du Sénégal a toutes les capacités pour diriger la sélection.

Entretien

Sous Pape Thiaw, le Sénégal a enregistré, contre Burkina Faso, une 3e victoire d’affilée. Êtes-vous d’avis avec ceux qui disent qu’il doit continuer ?

Pape Bouna Thiaw a du mérite. Il est en train de réussir la transition, après le départ d’Aliou Cissé. Mais, ce qu’il faut retenir est qu’il fait partie de la maison. C’est un élément de 2002 qui a rejoint la sélection nationale cette année, après avoir fait ses armes à Niary Tally (en Ligue 1) et au niveau de l’équipe nationale locale (vainqueur CHAN Algérie 2022). Après le départ d’Aliou Cissé, il a maintenu le cap en faisant revenir la confiance avec beaucoup de sérénité. L’équipe a gagné aussi à asseoir une bonne organisation. Il a mis en place une organisation flexible qui permet aux joueurs de s’exprimer. Ce qui a fait que les résultats viennent facilement.

Cela veut dire que quelque chose ne marchait plus avec Aliou Cissé ?

Je ne dirais pas qu’il y a eu blocage avec Aliou Cissé. Mais, en tout cas, le message de Pape passe clairement avec les joueurs qu’il a sous sa coupe. Prenons le cas de la Côte d’Ivoire avec Emerse Fae. L’équipe avait eu des problèmes lors de la CAN chez elle. Il a réussi à créer le déclic. Emerse Faé a eu la baraka de redonner confiance à l’équipe de la Côte d’Ivoire qui est parvenue à gagner la Coupe d’Afrique des Nations chez elle.

Il y a aussi un autre cas avec le Maroc, après le limogeage du franco-bosnien Vahid Halilhodzic à trois mois de la Coupe du monde Qatar 2022. Le Marocain Walid Regragui a été choisi pour prendre les rênes de l’équipe. Ensuite, le Maroc s’est qualifié en demi-finale de la Coupe du Monde pour la première fois (battue 0-2 par la France). C’était une grande prouesse.

En filigrane, vous plaidez pour le maintien de Pape Thiaw à la tête des Lions ?

Je pense qu’on peut donner la chance à Pape Thiaw. Car, Aliou Cissé a fait ses débuts en étant inexpérimenté. Donc, c’est un problème de confiance. On peut lui faire confiance en le confiant l’équipe avec un ancien quand même. Ce dernier pourra l’aider à poursuivre son chemin. Je pense qu’il a du mérite. C’est un jeune entraîneur qui écoute les gens. Vous avez vu depuis son arrivée, l’équipe gagne et retrouve sa confiance (trois victoires d’affilée). Je pense que c’est extrêmement important. Donc, je dis bravo à Pape Thiaw. Maintenant, la balle est dans le camp de la Fédération sénégalaise de Football.

Donc vous êtes contre l’arrivée d’un entraîneur étranger, un sorcier blanc par exemple ?   

Il n’est plus question qu’on nous amène des sorciers blancs. Nous avons tout ce qu’il faut pour maintenir le cap de nos équipes nationales. Nous avons des entraîneurs de haut niveau et de très grande qualité. Ils peuvent rivaliser avec les meilleurs du continent. Pourquoi ne pas les valoriser comme on a fait avec Aliou Cissé. Je pense que Pape Thiaw a les capacités de gérer l’équipe nationale du Sénégal. Il faudra l’adjoindre avec un entraîneur sénégalais expérimenté.

Si on vous demande de choisir, quel nom allez-vous donner ?

Ce sera un peu difficile de désigner. Mais, en tout cas, nous avons des entraîneurs au pays qui sont en train de faire leurs preuves. Pourquoi pas Malick Daf (actuel entraîneur du Jaraaf) ? Il est plus expérimenté que Pape Thiaw. Il a une grande expérience du football local et au niveau africain. Je pense que si on adjoindrait Malick (Daf) à Pape Thiaw, on gagnerait à avoir un capital de confiance mais aussi une grande sérénité au niveau de la sélection nationale. Ce sont des anciens internationaux. Donc, l’expertise locale est là. En tout cas, je plaide pour ces deux personnes.

Par Cheikh Demba NDIAYE

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