La chronique CAN de B.K.N
Et si Nigérians et Ivoiriens nous donnaient, ce dimanche au stade olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé, près d’Abidjan, un feu d’artifice pour le bouquet final de la 34e CAN de football ? Ce ne serait que compréhensible et même logique dans cette compétition renversante au cours de laquelle bien des certitudes ont été ébranlées et où la hiérarchie a souvent été bousculée avec des « grands » chahutés par des « petits ».
Ce serait tout simplement le point d’orgue idéal de ce que le président ivoirien Alassane Ouattara annonçait comme « la meilleure CAN de tous les temps », que ses compatriotes avait décrite avant même le coup d’envoi comme « une CAN sucrée ou chocolatée » et que le patron de la CAF, Patrice Motsepe, a présentée vendredi à Abidjan alors qu’il ne restait que deux matches à disputer comme « une CAN exceptionnelle »…
Mais, c’est peut-être trop demander aux protagonistes, vu qu’une finale de CAN a rarement été folichonne et débridée en termes de jeu. La peur de perdre ou le souci de préserver son avantage a souvent pris le pas sur la volonté de gagner. Et l’équipe qui marquait la première avait tendance à cadenasser derrière pour gérer sa courte avance et miser sur des contres. Si bien que la dernière fois que le vainqueur final s’était imposé par 2 buts d’écart, c’était au siècle dernier, en 1998 au Burkina Faso avec la victoire de l’Egypte (2 – 0) face à l’Afrique du Sud.
Entre deux adversaires qui s’étaient croisés en match de groupe avec la courte victoire du Nigeria (1 – 0), il y a peut-être peu de risques que les débats s’emballent. D’ailleurs Emerse Faé, le coach qui a ramené à la vie des « Eléphants » que l’on donnait pour morts au terme du premier tour, a averti ce samedi que son équipe « sera patiente pour déstabiliser l’adversaire et l’avoir à l’usure ». Or, les « Super Eagles » ont démontré, tout au long de ce tournoi, leur solidité défensive et leur efficacité offensive. Et ne se cachent plus. « Nous sommes là pour remporter le trophée », ont-ils clairement lancé à leurs vis-à-vis de ce dimanche.
Dans tous les cas, les Ivoiriens qui ont décroché leurs deux étoiles aux tirs au but – à chaque fois contre le Ghana en 1992 au Sénégal et en 2015 en Guinée équatoriale, casqueraient très fort même s’il leur était proposé d’en repasser par ce hasardeux exercice pour enregistrer une troisième victoire finale. Et il ne déplairait certainement pas aux Nigérians, qui n’ont jamais eu à aller en prolongation encore moins aux tirs au but pour remporter leurs trois couronnes (en 1980 à domicile, en 1994 en Tunisie et en 2013 en Afrique du Sud), d’aller cette fois jusqu’au bout de la nuit abidjanaise pour retrouver le toit de l’Afrique onze ans plus tard.
PS : En attendant, l’Afrique du Sud a remporté ce samedi la troisième place et la médaille de bronze. A voir comment les « Bafana Bafana » balançaient Hugo Broos leur coach belge en l’air, on est définitivement convaincu que la « petite finale » n’est pas « un match qui ne sert à rien » comme ce dernier le faisait croire.