La chronique CAN de B.K.N
On a passé presqu’une mi-temps, ce mardi au stade Charles Konan Banny de Yakro, à se demander ce qu’était devenue cette fringante équipe du Sénégal qui s’était si brillamment illustrée, quelques jours plus tôt, sur la même pelouse face au Cameroun. Battus dans l’envie et l’engagement, les « Lions » étaient également dominés au plan technique. Les Guinéens, plus habiles balle au pied, ont, par moments, multiplié les combinaisons qui ont causé quelques soucis aux nôtres.
Mais, rien de fâcheux. Edouard Mendy n’eut pratiquement rien à faire. Le bloc d’équipe était au contrôle, malgré les nombreuses lacunes dans le jeu. Ça manquait de justesse technique : Kalidou Koulibaly, d’ordinaire plutôt sûr, alignait les maladresses et les longs ballons mal dosés ; Sadio Mané se perdait dans ses dribbles ; les rares balles aériennes balancées en zone adverse étaient trop … aériennes pour surprendre l’arrière-garde guinéenne qui avait largement le temps de voir venir ; les passes étaient mal calibrées ou mal ajustées, etc.
Si bien qu’à la pause, on s’est dit que les « lions » avaient déjà la tête au second tour. Même si, en voulant répondre au défi physique, ils s’étaient beaucoup dépensés, au risque d’en faire les frais lors du prochain tour. Mais, apparemment, les déclarations d’intention d’avant-match des Guinéens n’étaient que des bravades, comme souvent nos p’tits gars en entendent à la veille de chacune de leur sortie. Les Guinéens semblaient craintifs, malgré une bonne présence dans le jeu, hésitant apparemment à trop aller à l’abordage de crainte d’être pris à revers.
Qu’importe à mi-parcours du match, ils avaient globalement tenu tête aux « Lions ». Dans les vestiaires, Coach Cissé a dû booster ses joueurs puisque ces derniers en entamé la seconde moitié de la rencontre dans de bien meilleures dispositions. Plus présents dans les duels, ils ont aussitôt pressé très haut, comme on ne les a plus vus depuis longtemps. Et, lorsque Sadio Mané brûla la politesse de la défense pour aller dribbler le portier adverse sans trouver la mire, on se dit qu’on avait retrouvé nos « Lions ». Ils ont un rang de champions d’Afrique à honorer et un statut de grand favori à sa succession auquel il faut être digne. Les Guinéens qui avaient fait un point d’honneur de se payer la crinière des « Lions » ont finalement trouvé à qui parler.
Les champions d’Afrique ont réagi à l’orgueil et signé une grande première. Le Sénégal n’avait jamais remporté ses trois matches de poule en CAN. Voilà qui est fait. Seul « grand » à véritablement honorer son standing dans cette compétition, le Sénégal a de sérieux arguments pour se succéder à lui-même. Mais gare à l’euphorie…
