D’une CAN tous les deux ans (et encore, si quelque « glissement » ne venait pas tout remettre en cause, à une CAN sur deux années ! Oui, ce vendredi, le COMEX de la CAF a sorti de son chapeau une bizarrerie comme l’on n’en a jamais vu auparavant sur le continent.
Chassé par la Coupe du monde des clubs de la FIFA de l’été 2025 (du 15 juin au 13 juillet 2025), période à laquelle il envisageait de tenir la compétition prévue au Maroc, le football africain a beaucoup tergiversé, ergoté, lancé parfois des ballons de sonde pour, en définitive, confirmer le report que tout le monde subodorait. Et finalement opter pour la tranche temporaire du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026.
Autant dire qu’il a réussi un … coup double qui ne le grandit point. Ou même un double contre son camp (CSC). Car, en plus de faire la part belle à la FIFA (sa tutrice, selon les mauvaises langues), la Confédération africaine de football version Motsepe a indirectement fait une fleur aux clubs européens, gros employeurs de footballeurs africains, qui se sont toujours élevés contre une CAN en janvier – février.
Ils consentiront, cette fois alors que la plupart de leurs championnats seront en trêve, à lâcher leurs Africains qui ne devraient alors manquer que quelques petites journées. Et, une bizarrerie en appelant une autre, si les éliminatoires à cette CAN marocaine se tiennent à date échue (septembre, octobre et novembre prochains, à raison de deux journées par mois), les équipes qualifiées attendront treize longs mois avant de disputer la phase finale. Ce qui sera une autre première donc. Or, plein de choses peuvent se passer en un an et un mois : les vérités et la valeur des équipes auront largement eu le temps de changer.
Pour expliquer le retard apporté à l’annonce des dates de la tenue de la CAN 2025, le président Motsepe a convoqué « des discussions complexes et parfois difficiles (…) avec diverses parties intéressées, à la lumière des calendriers des matches internationaux et nationaux très chargés ». Ce qui, en réalité, est une façon de reconnaitre que la voix de l’Afrique a été pour quantité négligeable dans ces négociations.
Il est ainsi loin le temps où l’Afrique du foot avait voix au chapitre sur la scène internationale, faisait valoir ses arguments contre vents et marées et imposait son agenda malgré les vociférations qui se fusaient principalement de l’Europe. La CAF a gravement prêté le flanc dans cette histoire. Et il ne nous surprendrait point que sa « tutrice » parvienne un jour à la convaincre, après cette prochaine CAN à cheval sur deux années, de tenir sa compétition majeure tous les quatre ans.
B.K.N