Initialement prévu du 1er au 28 février en Ouganda, au Kenya et en Tanzanie, le CHAN 2024 a été reporté à août, une décision qui suscite de nombreuses réactions parmi les joueurs locaux sénégalais. Si le tirage au sort des groupes reste maintenu pour le mercredi 15 janvier, ce report, motivé par des raisons logistiques et organisationnelles, bouleverse la dynamique des préparations.
Entre frustration, adaptation et optimisme, voici comment certains joueurs réagissent. Pour Ben Makha Ba, milieu de l’ASC Jaraaf et capitaine de la sélection sénégalaise, ce report est difficile à encaisser : « C’est un coup de mou, un frein parce qu’on ne s’y attendait pas. Le tirage était prévu demain, et …nous étions en pleine préparation. »
Il souligne que cette interruption risque d’affecter le rythme des joueurs, même si le championnat et d’autres compétitions locales permettent de maintenir une certaine activité. Toutefois, il reste confiant sur l’esprit d’équipe : « Nous avons un groupe soudé, avec des échanges constants via WhatsApp. Même si c’est un coup dur, on continue de travailler pour être prêts en août. »
Malgré la déception, il voit ce report comme un défi à relever : « Depuis le mois de septembre, nous enchaînons les regroupements. Pour moi, on était prêts pour débuter cette compétition. Mais bon, il faut respecter la décision de l’instance. »
Des opportunités à saisir
Pour Mandione Mbaye, attaquant d’Ajel de Rufisque buteur deux fois lors de la double confrontation contre le Libéria, ce report représente à la fois une contrainte et une opportunité : « Cela nous frustre, mais il faut voir le côté positif ». Il insiste sur l’importance de maintenir le rythme, notamment grâce aux matchs de championnat et de la Coupe du Sénégal, et affirme que l’équipe reste prête mentalement et physiquement pour reconquérir le titre continental. « On était en pleine préparation pour entamer de la plus belle des manières la compétition, mais hélas elle a été reportée. On continue la préparation et attendons la nouvelle date. »
Il estime que le rythme des joueurs ne sera pas affecté grâce aux compétitions locales. « Cette annulation ne peut pas casser notre rythme, car nous sommes en compétition avec le championnat et la Coupe du Sénégal. Donc je ne pense pas que cela nous désavantagera. » Pour lui, le report pourrait même être bénéfique : « Cela nous permet de mieux nous préparer. Nous avons un très bon coach qui maîtrise bien son groupe. Il suffit de se concentrer davantage, de travailler, et de continuer sur cette lancée. »
Mandione Mbaye affirme que l’équipe reste prête, sur le plan mental comme physique : « Nous sommes prêts mentalement et physiquement. Nous attendons juste la nouvelle date pour aller chercher le titre. »
Un défi mental et physique
Pour Amar Fall, gardien de l’AS Pikine, cette annonce est un coup dur, mais elle pourrait finalement jouer en faveur de l’équipe : « Le report nous a frustrés parce que depuis des mois, nous travaillons dur avec le coach Souleymane Diallo et son staff. Cependant, en août, les joueurs seront en pleine forme, et cela nous permettra d’élever notre niveau. »
Il estime que cette pause forcée offre également une opportunité de se recentrer sur leurs clubs respectifs, tout en maintenant l’objectif de défendre leur titre continental : « En tant que compétiteurs, nous devons nous adapter. Pour l’instant, nous nous focalisons sur nos clubs en attendant les regroupements. »
Toutefois, il ne pense pas que cela affectera le niveau de l’équipe : « Je ne pense pas que le report puisse affecter le niveau de compétition ou le rythme des joueurs. En août, nous serons en fin de championnat, donc les joueurs seront en pleine forme. Cela nous permettra même de mieux élever notre niveau. »
Comme ses coéquipiers, il voit aussi des avantages à ce délai supplémentaire : « Le CHAN est une compétition très disputée. Pour battre les autres équipes, il faut vraiment élever son niveau. Ce report peut être une opportunité pour nous de nous préparer encore mieux. » En attendant, Amar Fall se concentre sur son club.
Si le report du CHAN 2024 est accueilli avec frustration par certains joueurs, il est perçu par d’autres comme une chance de perfectionner les préparatifs. Tous s’accordent néanmoins sur l’importance de maintenir le rythme grâce aux compétitions locales et sur la nécessité de rester unis pour relever ce défi.
En attendant août, le Sénégal, tenant du titre, devra continuer à travailler dur pour préserver son statut et se préparer à une compétition qui s’annonce encore plus relevée.
Khadim DIAKHATÉ
