
Nouakchott n’a pas été ce lieu symbolique où l’Afrique a su mettre à profit la fête des académies sous le parrainage de la FIFA, pour affronter dans une parfaite harmonie l’élection pour le Conseil de la FIFA. Le protocole qui a sanctionné la rencontre des dirigeants africains n’a fait que semer les germes de la discorde et de la désunion au sein de la Confédération Africaine de Football (CAF).
Un coup fourré contre certains candidats dont Augustin Senghor (Sénégal), Wabéri (Djibouti), « Pelé » (Niger), Kamanga (Zambie), Pinnick (Nigeria) et De Chacus (Benin), était subtilement dissimulé entre les lignes de ce document attribué aux sages africains présents dans la capitale Mauritanienne.
En effet, le fameux protocole a non seulement trouvé le moyen de trier, mais il s’est permis de procéder à un choix final en attribuant des places à certains candidats mais livrant du coup d’autres à la rude compétition juste pour une place. Les raisons de cette sélection sont inconnues et les critères plutôt à chercher ailleurs que dans des profils appropriés et aptes à accéder au Conseil de la FIFA. Triste constat car le moment était plutôt propice à un bon profilage à un choix équitable et juste pour donner la chance à tous d’être au même niveau afin d’avoir une représentation africaine de qualité.
En lieu et place, une nébuleuse sortie tout droit de la tête d’une bande d’amis qui remet en cause les principes d’une démarche consensuelle comme ce fut le cas au moment de la mise en place de l’actuelle équipe de la CAF. Une véritable forfaiture qui étouffe la morale et piétine l’élégance et l’équité sportive. Une affaire qui n’a laissé aucun sportif africain dans l’indifférence à cause de sa gravité et de son caractère méprisable.
Gerson Fernandez pour travailler au corps Me Senghor
La preuve, le montage de la cabale de certains complices a fini de se transformer en médiateurs zélés. C’est le cas de Gerson Fernández du Cap Vert et de Ahmed Yahia de la Mauritanie. Leur tâche : convaincre Augustin Senghor et « Pelé », le président de la Fédération Nigérienne de Football d’accepter le coup et de se conformer à ce qui venait de se passer à Nouakchott sous la houlette de Faouzi Lekjaa. Gerson Fernandez, le Directeur régional de la division des Association membres de la FIFA pour l’Afrique était chargé de travailler au corps le Président de la FSF afin qu’il retire sa candidature. Ahmed Yahia quant à lui s’est engouffré dans la voiture de son homologue nigérien afin de le dissuader d’aller jusqu’au bout de sa logique. Mais, tous les deux ont subi un camouflet puisque ni le sénégalais encore moins le nigérien ne l’a accepté. Le Djiboutien Souleiman Hassan Waberi a lui aussi dit niet a ce fameux « deal ».
Cependant, les présidents de la COSAFA et de la CECAFA n’ont accepté la démarche. Unanimement, ils ont déploré cette démarche et pensent que les fédérations africaines doivent être indépendantes. Ils s’insurgent contre ce qu’ils appellent une immixtion et une manipulation de la FIFA. Ils dénoncent une mainmise de l’instance dans la gestion et la gouvernance du football africain. Ils envisagent d’harmoniser leur combat pour un football souverain et capable de s’organiser sans aucune ingérence fut elle celle de la FIFA.
L’heure est donc grave pour l’Afrique. Car une crise s’installe et pourrait entraver l’élan de tout un continent. Le bloc africain se fissure sous la poussée d’ambitions démesurées avec la complicité d’autres africains. Une affaire qui risque de secouer la CAF car la fronde ne fait que commencer. Jusqu’où ira-t-on car l’opinion commence à s’indigner.
Bacary CISSÉ