Alors que le Sénégal s’était qualifié pour une deuxième participation au Mondial de foot… Alors que le rendez-vous en terre russe approchait irrémédiablement… On avait vu des appels du pied très flagrants de joueurs décidés à accrocher le wagon pour être de la plus grande fête du ballon rond. Des titulaires du banc des remplaçants aux préretraités qui avaient en commun de se contenter de bout de matches de temps à autre, en passant par des intermittents du spectacle favori des hommes, avaient subitement resurgi pour prétendre à une place au voyage.
Ce que, dans une chronique, j’avais alors appelé les O.P.S (offres publiques de service) tombaient de partout. Chaque semaine, au moins, un postulant se signalait à travers la presse pour bomber le torse, vanter ses mérites et insister sur tout ce qu’il pouvait apporter à la Tanière. Mais le coach ne s’était pas laissé embrouiller et avait fini par puiser dans … l’immense réservoir de joueurs qu’il avait déjà appelés dans un passé récent.
Là, depuis des semaines, à quelques encablures de la CAN « Côte d’Ivoire 2023 » qui se disputera du 13 janvier au 11 février 2024, c’est la foire aux propositions, suggestions, conseils et recommandations.
Les joueurs ? Ils se contentent de faire aussi bien que possible leur boulot en club. Mais dans la presse traditionnelle et sur la toile, des « spécialistes » et des « influenceurs » y vont de bon cœur avec leur science. Il n’a pas tort, cet ancien entraîneur français des « Lions » qui disait qu’au Sénégal, il y a autant de sélectionneurs que de citoyens. Aujourd’hui, ils sont donc un peu plus de 18 millions (si l’on se fie aux chiffres du dernier recensement général de la population) dont les plus hardis et téméraires pensent détenir la solution pour permettre à l’équipe coachée par Aliou Cissé de conserver en terre ivoirienne son titre continental acquis en 2022 au Cameroun.
Quelque attaquant revient-il d’une longue blessure qu’on le met aussitôt en balance avec un autre qui enfile les buts, comme l’on en ferait des grains d’un chapelet. Ou qu’on en fait déjà une « menace » pour un autre en légère panne d’efficacité. Quelque milieu de terrain retrouve-t-il les pelouses, qu’on recompose l’entrejeu des « Lions ». Tel portier a-t-il retrouvé ses belles sensations, qu’il retrouve subitement grâce aux yeux de ceux qui l’avaient enterré quelques semaines plus tôt…
Et il risque d’en être ainsi aussi longtemps que la liste définitive des 27 « Lions » ne sera pas déposée auprès de la CAF. La danse promet même d’être plus endiablée à mesure que la date–limite approchera.
B.K.N