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Débat du vendredi : Locaux appelés en A, le choc du retour à la réalité...

Le premier débat de l’année 2025 s’intéresse au sort des joueurs locaux appelés en équipe nationale A du Sénégal. Ces dernières années, plus d’une dizaine de footballeurs ont découvert la Tanière quand ils évoluaient dans le championnat local. Mais certains n’ont malheureusement pas pu réaliser la carrière qu’ils espéraient. La sélection A inhibe-t-elle les joueurs locaux ?

C’est à partir des années 2000 que la Tanière a commencé à devenir une affaire d’expatriés. C’est-à-dire des joueurs sénégalais évoluant en Europe, surtout dans des championnats majeurs comme l’Angleterre, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et la France.

Dans les différentes listes confectionnées par les sélectionneurs qui se sont succédé sur le banc de l’équipe nationale, on retrouve pour la plupart des joueurs évoluant en Premier League, en Liga, en Serie A, en Bundesliga et en Ligue 1.

Sur le plan local, on donne aussi la chance à ceux qui se sont révélés. La preuve, plus d’une dizaine ont découvert la sélection A ces dernières années : Pape Seydou Ndiaye, Khadim Thioub, Dialy Kobaly Ndiaye, Adama Mbengue, Chérif Salif Sané, Boubacar Fall, Mamadou Gando Ba ou encore El Hadji Moutarou Baldé.

Mais le constat est que tous ces joueurs ont disparu quelques mois après avoir côtoyé les Sadio Mané, Kalidou Koulibaly, Edouard Mendy, Idrissa Gana Guèye…Pourtant, ils rêvaient d’avoir la même carrière.

En mars 2024 à Amiens, Amara Diouf, encore joueur de Génération Foot, découvrait la grande Tanière. Ce jour-là contre le Gabon, il avait pris la place de Sadio Mané. Certains voyaient en lui le digne successeur du natif de Bambali. Mais depuis, le jeune Amara a disparu des radars.

 « Il y a le fait de vouloir immédiatement sauter les étapes pour passer à la vitesse supérieure »

En octobre 2024, le gardien du Jaraaf Cheikh Lo Ndoye a vu sa belle saison 2023-2024 récompensée par une convocation chez les A. Mais depuis son retour de la Tanière, il peine à enchaîner les bonnes performances. Il semble même avoir perdu sa place de titulaire, puisque c’est Abdoulaye Diakhaté qui a assuré lors des deux derniers matchs du club médinois contre Jamono Fatick (2-0) et Pikine (0-0).

Pour Cheikh Oumar Aïdara, cette régression est « liée à un découragement le plus souvent du fait que le joueur, après avoir découvert la Tanière, a subitement envie d’être au même niveau dans les mêmes championnats et dans les mêmes conditions que les pros. Et cette envie se manifeste par ses attitudes et comportements à l’entraînement dans son quotidien en général ».

Pour ce consultant et manager sportif, « il y a le fait de vouloir immédiatement sauter les étapes pour passer à la vitesse supérieure alors que souvent la convocation n’est pas forcément synonyme de performance inégalable ».

« Ils pensent que tout est acquis dès l’instant qu’on est sélectionné en équipe A »

Cheikh Oumar explique également que « la pression qu’on appelle interne fait qu’au lieu de la prendre pour un bon tremplin et saisir l’occasion, ils en font un prestige en pensant que tout est acquis dès l’instant qu’on est sélectionné en équipe A ».

« En plus de cette pression interne, il y a ce qu’on appelle la pression externe qui est d’ordre sociale et familiale. Théoriquement le joueur, qui partage un vestiaire avec Sadio Mané, Koulibaly et autres, est censé être à l’abri du besoin, c’est l’entendement psychologique de notre société et de nos familles ».

« La pression peut perturber certains joueurs, surtout s’ils ne sont pas habitués à une telle exposition »

De son côté, Issa Aïdara, formateur à Diambars et ancien sélectionneur adjoint de l’équipe nationale des moins de 23 ans, pense que ce problème peut être expliqué par la pression et les attentes accrues car la sélection en équipe nationale apporte une attention médiatique et des attentes plus grandes. Cette pression peut perturber certains joueurs, surtout s’ils ne sont pas habitués à une telle exposition.

« On peut aussi noter l’adaptation au niveau de jeu qui est souvent plus élevé et plus exigeant que dans les championnats locaux. L’adaptation à ce niveau peut être difficile pour certains joueurs ; le développement mental et émotionnel que certains joueurs peuvent avoir du mal à gérer aussi », dit-il.

« Si le joueur n’est pas encadré, il va avoir la grosse tête, en plus d’une prime qu’il n’a jamais eue auparavant »

« En fin de compte, je pense que chaque joueur est unique et réagit différemment aux opportunités et aux défis de la sélection nationale A. Il peut être intéressant d’explorer les histoires individuelles de ces joueurs pour mieux comprendre les facteurs spécifiques qui ont influencé leur carrière », conclut le technicien.

L’actuel entraîneur de l’AS Bambey, Abatalib Fall, pense que le problème se situe « au niveau de la préparation psychologique club-sélection-club. C’est un instant où le joueur change de statut en devenant international A. À partir de là, le joueur est très sollicité, convoité et si il n’est pas encadré, il va avoir la grosse tête, en plus d’une prime qu’il n’a jamais eue auparavant ».

Aliou FAYE

302 comments on “Débat du vendredi : Locaux appelés en A, le choc du retour à la réalité…

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