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El Hadj Malick Diouf

Dans cet entretien exclusif accordé à l’équipe de Dsports, El Hadji Malick Diouf se livre sans filtre. Le latéral sénégalais revient sur son parcours, ses ambitions en club et en sélection.

Entretien.

El Hadj Malick Diouf, vous êtes régulièrement cité parmi les joueurs les plus performants à votre poste. Avez-vous reçu des propositions de clubs étrangers récemment ?

El Hadj Malick Diouf : C’est une satisfaction aujourd’hui d’être cité parmi les meilleurs de sa génération. Concernant les propositions de clubs, je lis très souvent dans la presse, notamment sur Dsports, des articles parlant d’équipes intéressées par moi. Cependant, c’est un aspect géré spécifiquement par mon agent. Je ne m’y prononce pas du tout. Je lui fais entièrement confiance, et quoi qu’il en soit, il me rendra compte. Cela ne me préoccupe pas, je reste concentré sur le terrain.

Pour votre progression, pensez-vous qu’il serait préférable de rester à Slavia Prague ou d’accepter un nouveau challenge dans un championnat plus compétitif ?

Cela dépend du projet. Aujourd’hui, en tant que joueur qui veut faire une belle carrière, il faut aller dans un club où le coach te veut réellement. Je choisis un club pour un projet et non pour simplement changer d’environnement.

Selon le dernier classement de l’Observatoire CIES, vous êtes considéré comme le latéral gauche le plus performant offensivement. Quel est votre ressenti face à cette reconnaissance ?

Quand j’ai vu l’information relayée sur Dsports, j’étais très content. C’est une bonne nouvelle qui me motive à continuer sur cette lancée. Ce genre de reconnaissance booste sur le plan tactique, mental et technique. Cela me pousse aussi à aider l’équipe non seulement offensivement, mais surtout défensivement, car cet aspect compte aussi beaucoup.

Votre capacité à marquer et à être décisif s’est beaucoup améliorée. Avez-vous travaillé spécifiquement cet aspect de votre jeu ?

J’ai développé cela à Tromsø, en Norvège, où j’ai joué presque à tous les postes. À mon arrivée au Slavia Prague, c’était presque le même système, donc il y a eu une continuité. Je marquais déjà en Norvège, et ici, j’ai toujours cette liberté sur le côté gauche, ce qui me permet de me projeter pour marquer des buts et délivrer des passes décisives.

Vous partagez le poste de latéral gauche avec votre coéquipier et ami Fodé Ballo-Touré (ou Ismail Jakobs). Comment vivez-vous cette concurrence dans l’équipe nationale ?

Je ne parlerais pas de concurrence, c’est simplement un choix fait par le coach. Lors des derniers matchs, j’ai été choisi, et j’en ai profité pour bien honorer le maillot. En club, on peut parler de concurrence, car c’est un travail quotidien. Mais en équipe nationale, on se regroupe maximum huit jours. Ce sont des choix du coach, et qui dit choix dit élimination. Si je suis choisi, je donne mon maximum. Si je ne le suis pas, je reste tranquille et continue à travailler davantage. Ce qui importe le plus pour moi, c’est la victoire du Sénégal. Bien sûr, j’aimerais jouer tout le temps, mais je respecte toujours les décisions du coach.

Pouvez-vous nous parler de votre relation avec Pape Thiaw, le nouvel entraîneur des Lions ?

Pape Thiaw, même avant qu’il ne devienne entraîneur principal, il me donnait déjà beaucoup de conseils en tant qu’adjoint. Aujourd’hui, il continue de le faire.

Est-ce que son approche vous motive davantage ?

Bien sûr ! Nous jouons souvent avec le même dispositif, à quatre derrière, mais parfois aussi à cinq. Ce système me plaît beaucoup, car il me permet de montrer mes qualités, de me projeter pour apporter une supériorité numérique sur le côté ou dans la surface.

Votre première convocation avec les Lions, comment l’avez-vous vécue ?

C’était une immense fierté pour moi. Aliou Cissé m’a appelé pour m’informer de ma convocation, et j’étais tellement content que j’ai jubilé.

Comment décririez-vous l’ambiance dans le groupe des Lions ?

L’ambiance est excellente. Je m’entends très bien avec les cadres comme Kalidou Koulibaly et Sadio Mané, mais aussi avec les nouveaux comme Chérif, Iliman, Pape Matar ou Lamine. Je ne suis pas venu pour rester dans mon coin. Il faut créer des liens pour mieux s’imprégner de l’équipe, tout cela dans le respect et avec un bon esprit sportif.

Pensez-vous que votre profil est beaucoup plus adapté au rôle de piston ?

Je ne pense pas qu’il y ait une très grande différence entre le latéral et le piston, hormis quelques détails liés aux systèmes. Par exemple, lors du match Sénégal-Burundi, j’étais positionné très haut pour faire le pressing, car le Burundi jouait à cinq derrière. Cette position me permet d’aider Sadio Mané sur le marquage et d’apporter une supériorité offensive. Je n’ai, en tout pas de préférence sur ces deux positions. Tout dépend du système utilisé par l’entraîneur.

Qui est votre idole ou votre source d’inspiration dans le football ?

Sur le plan de carrière, c’est Sadio Mané. Mais au poste de latéral gauche, mon idole reste Saliou Ciss. C’était un modèle pour moi en sélection. Je lui disais souvent : « Si tu raccroches, c’est moi qui vais te remplacer » Sa dernière CAN a montré à quel point il a gagné le respect de toute une nation. C’est pour le voir jouer que je venais au stade.

Quels sont vos objectifs personnels pour cette saison, en club et en sélection ?

En club, je vise à remporter le championnat et à nous qualifier directement pour la Ligue des champions. Sur le plan personnel, je veux marquer plus de buts et délivrer des passes décisives, même en tant que défenseur. En sélection, l’objectif est de gagner nos deux prochains matchs en mars 2025 pour obtenir notre ticket pour la Coupe du monde.

Avez-vous fait des études ?

Oui ! J’ai fait la série L1. J’ai eu 16 en maths au baccalauréat mais en anglais par exemple j’avais 07 (rires).

Donc vous étiez un excellent élève ?

Je ne dirais pas que j’étais un excellent élève mais c’est le football qui m’a empêché de continuer mes études. J’ai arrêté les études juste après le Baccalauréat et en Europe je n’ai pas pu continuer mes études j’étais là-bas pour le football.

Avez-vous pratiqué d’autres sports avant de choisir le football ?

Oui, j’ai commencé par le tennis. J’ai même participé à un tournoi olympique local à Gibraltar. Mais le football était ma passion, alors j’ai choisi cette voie.

On vous a aperçu lors du match Jaraaf-Gorée. Quel est votre lien avec le Jaraaf ?

Je suis de la Médina, donc je soutiens naturellement le Jaraaf. Même quand je suis à l’étranger, je suis leurs matchs en ligne en achetant les codes pour les voir. Je me rappelle de leur match contre Ajel de Rufisque lors de l’égalisation j’étais à l’aéroport et j’ai crié très fort, les passagers étaient étonnés mais ils ne savaient pas que je regardais le championnat sénégalais.

Pensez-vous que le Jaraaf peut sortir de sa mauvaise passe actuelle ?

Oui, je le pense. C’est une équipe solide, même si la politique du football sénégalais rend les choses difficiles, avec les nombreux départs et arrivées de joueurs chaque année. Je reste confiant : nous serons champions, in sha Allah.

El Hadj Malick Diouf

Par Khadim DIAKHATÉ

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