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Dans cette interview accordée à Dsports, le président des Aigles de la Médina a abordé plusieurs questions. Cheikh Ba a évoqué le football féminin et ses difficultés, l’argent reçu de la Confédération africaine de Football, le transfert des joueuses vers l’étranger…

Entretien

Président, cette semaine vous avez pris part à un panel sur le football féminin. Qu’est-ce qu’on peut retenir de votre intervention ?

Il faudrait d’abord me permettre de féliciter les organisateurs de ce panel puisque comme vous le constater ça nous a permis de polariser des compétences et des expertises aux côtés du directeur technique national, des journalistes chevronnés et nous avons discuté du football féminin qui a un potentiel énorme. Nous avons identifié les difficultés que le football rencontre notamment au plan infrastructurel, sur la position des terrains de qualité. Au niveau institutionnel nous avons dit qu’il faut absolument des réformes compte-tenu de ce que le DTN nous a dit sur les pipelines pour les projets en vue, il faut qu’on demi-professionnalise. J’ai insisté sur les barrières socio-culturelles. Vous savez que nos familles pensent qu’aujourd’hui on peut vivre du football. Parfois elles sont très réticentes à l’idée de laisser leurs filles aller jouer au football. Ils disent que ces filles ne peuvent pas gagner de l’argent. Ils ont quelque part raison parce que le foot est amateur pour le moment. Je pense que ce qui se fait aujourd’hui, on peut avoir de l’attractivité. Nous avons beaucoup de joueuses qui partent en Europe et qui peuvent aider leur famille je pense que si on continue sur cette lancée et que la fédération s’y met avec l’accompagnement des instances internationales comme la CAF et la FIFA qui ont lancé des initiatives, le football féminin peut être attractif. 

En tant que président des Aigles de la Médina, quels sont les difficultés auxquels vous rencontrez au quotidien ?

J’ai tout de suite donné un chapelet des difficultés que nous rencontrons : les infrastructures, au niveau institutionnel s’il nous faut des réformes il y a des mécènes qui investissent dans le football féminin parfois nos joueuses sont transférées et nos clubs n’ont aucun droit sur ces joueuses. Je pense qu’il nous faut trouver un verrou à ce problème. D’autres difficultés que nous rencontrons : il y a la réticence de certaines familles à laisser leurs filles aller jouer au football qui est considéré par la société comme un sport masculin. Je ne peux pas tout énumérer, mais il faut dire qu’il y en a beaucoup et nous attendons beaucoup de la Fédération et du DTN. Il faut reconnaître qu’il y a quand même des avancées significatives.

L’une de vos meilleures joueuses en l’occurrence Adama Sané a signé récemment au Maroc du côté du Wydad de Casablanca. Combien votre club a gagné sur ce transfert ?

Je peux vous assurez que nous n’avons reçu aucun centime de ce transfert. Nous avons été informé je pense l’avant-veille. Malheureusement, vu la structure du football actuel les règles permettent des agents de venir prendre des joueuses et les transférer sans que le club ait son mot à dire. J’ai demandé qu’il ait des réformes au niveau de la fédération, il faut qu’il y ait des verrous. Adama a été transférée c’est une bonne chose, cela lui permettra de gagner quelques revenues, et sa famille mais c’est le football local qui perd puisque je considère souvent qu’elles ne gagnent pas suffisamment en allant au Maghreb pour pouvoir réellement aider leurs familles. Mais c’est à nous de restructurer, de trouver des réformes d’organiser pour mieux indemniser les filles et leur permettre de s’en sortir.

Quelle est la différence entre gérer un club masculin et féminin ?

Nous sommes dans un milieu amateur, il n’y a pas de contrat ni de salaires. Ce que nous avons fait l’année dernière, nous avons organisé des mécènes autour de l’équipe, de mettre les filles dans de très bonnes conditions, les logées, nourrir et elles ont pu gagner le championnat et jouer la compétition africaine. Cette année, nous avons reçu une forte subvention de la CAF par rapport à la Coupe d’Afrique, c’est cela qui nous a permis de prendre en charge nos dépenses mais tous les clubs ne sont pas dans les mêmes conditions et c’est difficile pour les présidents de clubs qui n’ont pas ces ressources externes. Ils sont obligés par leurs propres moyens de gérer et c’est intenable. C’est pour cela que j’ai apprécié l’intervention de certains panelistes qui ont dit que la fédération doit donner aux clubs féminins tout ce que la FIFA a donné pour le développement de la discipline.

Et l’appui de la Mairie de la Médina ?

 Je dois avouer que nous n’avons pas reçu de subventions de la Mairie de la médina depuis très longtemps. Le maire en personne nous a aidés après la Coupe du Sénégal et avant le départ pour la Ligue des champions. Mais je considère que pour l’instant nous n’avons pas de problème pour régler nos dépenses car nous avons reçu une sommes assez conséquentes de la CAF lors de la Coupe d’Afrique d’un montant de 92 millions FCFA et je pense cela peut régler toutes nos dépenses. 

Par Aliou FAYE & Khadim DIAKHATE

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