Mondial 2026 (Q) : Le Sénégal se replace…

Le spectre d’une élimination précoce s’éloigne de la Tanière. L’atmosphère de doute qui couvait après Benghazi s’est temporairement éclipsée, sous une nuit étoilée au stade Abdoulaye Wade. La victoire des Lions sur le Togo 2 à 0 alimente encore les milieux sportifs et ravive la flamme de l’espoir. Celle de rester debout et présent dans la course vers la Coupe du monde de football.

Ces images de confiance retrouvée, ces visages souriants ont bouclé une soirée où la peur de s’enfoncer a habité les Sénégalais jusqu’aux deux actes libérateurs qui ont gommé cette psychose. Les points perdus à Lomé, Dakar et Dakar avaient créé un solde négatif dans les stats et entraîné une position très peu confortable pour le Sénégal. Notre pays était non seulement toisé par le Soudan et snobé par la RDC. C’était pourtant le verdict de cinq journées d’éliminatoires. Mais les résultats en ligne brisée ont placé les Lions du Sénégal à l’étroit dans leur groupe. Suffisant pour se racheter, motivant pour se rebiffer.

L’attente de la rencontre contre le Togo n’était que de 48h, mais c’était finalement comme une éternité pour le public car il fallait, avant la pause, dénouer les fils d’une nasse tressée autour du Sénégal qui peut être compromettante au moment de faire les comptes. C’est ainsi que le groupe nonchalant et désorganisé de Benghazi s’est transformé en une bande conquérante d’un soir à Dakar pour sonner la révolte. Une équipe réorganisée avec ses nouveautés et ses changements de positions qui a fini par réussir sa mission.

La victoire a reflété parfaitement une envie de rectifier, un changement de comportement collectif qui s’est traduit sur le terrain par un rythme plus élevé. Le « mix » effectué avec la découverte de Ilay et la confirmation de Assane Diao ont été concluants comme choix de départ de Pape Thiaw. Cette dose d’audace qui a manqué en Libye a connu une solution avec une équipe qui a changé mais soucieuse de garder tout son équilibre entre les lignes pour rester un bloc solide à manœuvrer et difficile à contenir.

Derrière l’euphorie qui a salué leur titularisation, il y a encore du boulot à faire. Revoir les binômes sur les flancs, repréciser les critères de complémentarité dans l’entrejeu où le Sénégal est bien doté en talents. Et bien sûr, le sempiternel problème des balles arrêtées constamment vendangées. Des devoirs de vacances pour mettre la pause à profit car la reprise ne sera marquée que par des « finales ». En attendant, savourons cette belle victoire contre un sérieux adversaire qui a su donner une bonne réplique aux Lions.

Abdoulaye DABO