Pape Serigne Lo Ndoye, défenseur polyvalent de 25 ans, fort de son pied gauche, évolue désormais au FC Dordoi, l’un des clubs les plus prestigieux du Kirghizistan. Entre son parcours atypique et ses ambitions, il se confie sur son aventure dans ce pays d’Asie centrale.
Peux-tu nous parler de ton parcours avant de rejoindre le FC Dordoi ?
J’ai commencé ma carrière dans une équipe de deuxième division au Kosovo. Ensuite, j’étais censé signer dans un club de D1, mais, malgré un bon niveau, je peinais à obtenir de la visibilité. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de partir. Pour les petites catégories, j’ai été formé en Italie, puis j’ai joué à Avellino, en Lituanie et en deuxième division croate.
Comment s’est déroulé ton transfert vers le Kirghizistan ?
À la base, mon objectif était de rejoindre l’un des deux plus grands clubs du Kosovo qui avaient formulé une offre. Mais le FC Dordoi m’a contacté et, après réflexion, j’ai décidé de tenter ma chance ici.
Quelles sont tes premières impressions sur le football au Kirghizistan ?
Je suis impressionné par leur organisation et leur respect. L’accueil qu’ils m’ont réservé a été formidable, et cela compte beaucoup. Sur le plan footballistique, je trouve que les joueurs ont un bon niveau.
En quoi est-il différent du football au Sénégal ou dans les autres pays où tu as joué ?
Je n’ai jamais joué au Sénégal, car je suis né en Italie et j’y ai fait ma formation. Concernant le Kirghizistan, je ne peux pas encore comparer, car le championnat n’a pas encore débuté. Il commence en mars et se termine en décembre.
Comment se passe ton adaptation à la culture et à la langue locale ?
Mon adaptation se passe très bien. Les habitants aiment beaucoup les étrangers, donc je n’ai aucun problème pour m’intégrer.
Peux-tu nous parler de ton quotidien à Bichkek ?
Mon quotidien est assez tranquille. Je m’entraîne, je récupère et, parfois, je sors avec mes coéquipiers pour boire un café.
As-tu découvert des aspects culturels spécifiques ?
Pas encore, mais je constate que c’est un peuple très hospitalier. Comme la majorité des habitants sont musulmans, l’intégration est encore plus facile.
Comment gères-tu la barrière linguistique ?
Ici, on parle majoritairement russe. Heureusement, le coach et quelques cadres parlent anglais, ce qui facilite la communication. Pour l’instant, je connais seulement quelques mots comme “spasiba” (merci) et quelques expressions pour galvaniser les joueurs.
Comment vis-tu la dimension religieuse du pays ?
La plupart des habitants sont musulmans. L’un de mes coéquipiers m’a même proposé de l’accompagner à la mosquée ce vendredi.
Es-tu habitué à la cuisine locale ?
Oui, ils ont une cuisine magnifique. J’adore leurs spaghettis faits à la main avec de la viande hachée, c’est délicieux !
Que fais-tu pendant ton temps libre ?
Quand je ne m’entraîne pas, je regarde Netflix ou je me repose à la maison. »
Comment te sens-tu en termes de sécurité au Kirghizistan ?
Je me sens parfaitement en sécurité. Les médias exagèrent parfois, mais de mon expérience, c’est un pays paisible où les étrangers sont respectés.
Quels sont tes objectifs et ceux du club cette saison ?
Notre objectif est de remporter le championnat, car notre rival l’a gagné trois fois de suite. Personnellement, je vise le titre de meilleur défenseur de la ligue.
Que penses-tu des infrastructures du FC Dordoi ?
J’ai été surpris par la qualité des infrastructures : plusieurs terrains, deux salles de musculation et un terrain couvert. Avec de telles installations, le football ici peut beaucoup progresser.
Quels sont tes objectifs à long terme ?
Mon but est de continuer à performer et à progresser. Je suis ouvert à d’autres aventures, mais cela dépendra des projets qui me seront proposés.
Quel message voudrais-tu adresser aux jeunes joueurs sénégalais ?
Croyez en vous, travaillez dur et soyez disciplinés. Même dans les moments de doute, persévérez, car c’est là que tout se joue.
Si tu devais résumer ton expérience au Kirghizistan en une phrase ?
« Fantastique. »
Tu es né en Italie mais tu parles un bon wolof, on imagine donc que tu suis bien la sélection. Comment tu as vécu la Can remportée par le Sénégal en 2022 ?
Voir le Sénégal remporter la CAN a été une des meilleures choses que j’ai vu dans le football et j’étais très fier de voir la détermination des joueurs et le soutien de tout le Sénégal.
En tant que joueur, ça t’a donné certainement l’envie de porter les couleurs du Sénégal ?
Oui bien sûr, pour moi c’est un rêve et j’espère qu’un jour, pas trop loin, j’en ferai partie et je gagnerai quelque chose avec le Sénégal.
Est-ce que tu es en contact avec des joueurs de la sélection ?
Non, je n’ai aucun contact avec les joueurs de l’équipe nationale.
Propos recueillis par Khadim DIAKHATÉ
