Nous ne sommes plus à l’époque où les fédérations africaines couraient après les techniciens étrangers, notamment européens. L’expertise locale est en marche. La preuve, les trois dernières éditions de la Coupe d’Afrique des Nations ont toutes été remportées par des sélectionneurs du continent.
Belmadi, l’homme qui a montré la voie en 2019
La belle histoire a démarré en 2019 avec Djamel Belmadi. Nommé sélectionneur de l’Algérie, quelques mois avant le début de la Coupe d’Afrique des Nations en Egypte, l’ancien international a su redonner un nouveau souffle aux Fennecs.
Arrivé au Caire en tant qu’outsider, l’Algérie est montée en puissance au fil de la compétition jusqu’à toucher le graal. L’un des exploits de cette équipe a été de battre deux fois le Sénégal, en poule et en finale sur le même score (1-0). Avec Belmadi, l’Algérie a été reçue sept sur sept.
Irréprochable en 2019, l’Algérie de Djamel Belmadi n’a pas réussi à confirmer lors des éditions suivantes, puisqu’elle s’est arrêtée au premier tour en 2022 au Cameroun et en 2024 en Côte d’Ivoire. Deux échecs qui ont poussé les dirigeants de la Fédération algérienne de Football (FAF) à se séparer de lui.
Cissé, la consécration en 2022
Arrivé sur le banc des Lions du Sénégal en mars 2015 en remplacement d’Alain Giresse, Aliou Cissé a découvert la Coupe d’Afrique en tant que sélectionneur en 2017 au Gabon. Après un premier tour correct (deux victoires, 1 nul), le Sénégal a été piégé par le Cameroun en quart de finale (0-0, TAB 5-4).
Deux ans plus tard, Cissé a montré que ce qui s’est passé à Franceville n’était qu’un simple accident. Au Caire, l’équipe entraîné par l’homme aux dreadlocks avait atteint la finale. Une première depuis 2002.
Battu en finale par l’Algérie (0-1), le Sénégal avait donné rendez-vous au Cameroun. En 2022, c’était donc la consécration à Yaoundé avec ce premier titre continental.
Même Emerse l’a Faé en 2024
En 2024, c’est au tour d’Emerse Faé d’imiter Aliou Cissé et Djamel Belmadi. Avec l’ancien international ivoirien, l’histoire a été encore plus belle.
Adjoint du Français Jean Louis-Gasset en début de CAN, Faé s’est vu confier les Eléphants après l’échec du premier tour (2 défaites, 1 victoire). Qualifié miraculeusement en 8e de finale, la Côte d’Ivoire d’Emerse a d’abord écarté le Sénégal (1-1, TAB 5-4), puis le Mali en quart de finale (2-1) et la RD Congo (1-0) avant d’offrir à son pays une 3e étoile sur le maillot.
Regragui, Song, Kaba, Candé et les autres
D’autres techniciens « made in Africa » se sont illustrés ces dernières années, à l’image de Walid Regragui qui a impressionné avec le Maroc lors de la dernière Coupe du monde au Qatar en atteignant les demi-finales.
Pour sa première Coupe d’Afrique en tant que sélectionneur, Regragui s’est arrêté en 8e de finale de la CAN en Côte d’Ivoire. Lui et les Lions de l’Atlas donnent rendez-vous à la maison en 2025.
Au Cameroun, la fédération dirigée par Samuel Eto’o a tenté le coup Rigobert Song, même si ce dernier tarde à répondre aux attentes. L’ancien capitaine des Lions indomptables, éliminé en 8e de finale de la dernière CAN, est pour le moment maintenu à son poste.
En Guinée-Bissau, Baciro Candé a offert à son pays quatre qualifications de suite à une phase finale de CAN. Avant lui, les Djurtus n’avaient jamais participé à une Coupe d’Afrique.
Avec Kaba Diawara, la Guinée a brisé le plafond de verre. Lors de la dernière CAN, le Syli national a atteint les quarts de finale pour la première fois de son histoire.
Aliou FAYE
