Lamine Camara, Meilleur jeune footballeur africain 2023 ! Un an après Pape Matar Sarr, c’est un autre produit de la formation sénégalaise – de Génération Foot en l’occurrence – qui est lauréat de la plus belle distinction individuelle du football continental chez les jeunes. Et dire que son compatriote Amara Diouf aurait aussi pu décrocher la timbale puisqu’ayant figuré parmi les 3 derniers finalistes… Sans oublier qu’Ismaïla Sarr avait été également nominé dans la même catégorie en 2018…
Incontestablement le football sénégalais de jeunes a aujourd’hui gagné ses lettres de noblesse sur le continent et ailleurs. Il est en effet loin le temps où les « Lionceaux » cadets et juniors suivaient les compétitions africaines et internationales devant la télé. Les U17 avaient mis énormément de temps avant de s’inviter parmi les meilleurs Africains en 2011 au Rwanda et d’enchainer ensuite en 2019 en Tanzanie, avec à chaque fois une élimination au premier tour. Mais la 14ème édition de la compétition en avril et mai derniers en Algérie a été bouclée avec le premier titre continental. Presque dans la foulée du sacre des U20, quelques semaines plus tôt, en février – mars 2023 en Egypte.
Si pour les cadets, la couronne continentale pourrait paraître comme une surprise, vu leurs états de service jusqu’alors, pour les juniors la victoire finale semblait s’inscrire dans une certaine continuité. Il est vrai que les « Lionceaux » U20 avaient aligné deux participations à la CAN en 1993 à Maurice et en 1995 au Nigeria. Avec à chaque fois une élimination au premier tour. Mais, après, ce fut une très longue traversée du désert puisqu’il leur a fallu accueillir la compétition en 2015 – soit 20 ans plus tard – pour s’y qualifier à nouveau. Et depuis, avec leurs différents coaches (feu Joseph Koto, Youssouph Dabo et Malick Daf), ils ont disputé et perdu 3 finales continentales (en 2015 à domicile face au Nigeria, en 2017 en Zambie contre le pays hôte et en 2019 au Niger face au Mali). Des performances agrémentées par quatre participations en Coupes du monde, avec une valeureuse quatrième place en 2015 en Nouvelle Zélande.
Comme quoi, le football sénégalais des catégories de jeunes semble sorti de la nuit noire qu’il a longtemps traversée par le passé. Mais, en football comme dans beaucoup d’autres secteurs de la vie, rien n’est définitivement acquis. Il faut tout le temps se remettre en question, essayer de se maintenir très haut à défaut de faire sauter d’autres barrières. L’organisation de compétitions régulières entre clubs voire entre établissements scolaires pourrait considérablement y aider.
Bien des clubs sénégalais ont aujourd’hui compris l’importance de disposer d’académies et de centres de formation, potentielles pépinières pour assurer la relève, tout en bénéficiant d’éventuelles retombées de transferts de leurs meilleurs produits (puisque cet aspect de la question est loin d’être subsidiaire).
Pour l’heure, le Sénégal du football de jeunes peut se féliciter de la récompense obtenue hier à Marrakech par une de ses plus belles pousses, Lamine Camara. Certes la moisson collective est moins importante qu’il y a un an au Maroc déjà, à Rabat, où Sadio Mané avait décroché son deuxième Trophée individuel majeur en plus d’autres distinctions pour d’autres de ses compatriotes. Cependant, l’avenir semble prometteur avec toute la bonne graine qui suit. Sans compter que les « anciens » aussi font plus que de la résistance avec notamment Mané et Koulibaly qui ont été retenus dans le XI africain de l’année.
Par B.K.N