
Troisième derrière le Soudan (10 pts) et la RD Congo (10 pts), le Sénégal (8 pts) doit sortir le grand jeu face aux Crocodiles du Nil, ce soir (19h00 GMT), pour virer en tête du groupe B. Mais les regards ne seront tournés que vers une seule personne : Pape Thiaw, qui fait son premier grand test.
Ce samedi sonnera comme un jour d’intronisation pour Pape Thiaw. Le grand jour. Celui qui marque le début d’un nouveau tournant dans votre vie à partir de votre carrière. Le jour où l’on fait l’enjambée historique de l’antichambre vers la chambre en enfilant la tenue officielle qui vous fait passer d’intérimaire à titulaire. Ces premiers pas que l’on soigne pour ne pas chuter, ces premières émotions que l’on tente de maîtriser et ces premières images qui vont rester figées dans le temps et les mémoires pour en faire des repères de l’histoire. Celle d’un homme que le terrain a révélé et celle d’un coach que le banc de l’équipe nationale peut aussi révéler.
L’itinéraire du coach Pape Thiaw ne s’écrira pas en pointillés car c’est l’aboutissement logique d’une longue marche à pas feutrés qui a ignoré l’ascenseur et le raccourci. Du maillot national à la tunique. Du bas de l’échelle au sommet avec une expérience malheureuse en championnat avec NiaryTally, vite gommée par un succès historique au CHAN en Algérie où il a affolé les compteurs. Pape Thiaw a donc pris du galon, il a gravi les marches en progressant dans son métier d’entraîneur. Il reste à l’homme de s’affirmer, au manager d’imprimer sa marque et son style en se faisant entendre et en se faisant comprendre pour fixer le cap qui le fera atteindre les objectifs qui lui ont été fixés.
Prouver son sens tactique et sa connaissance du groupe
Durant son intérim, il s’est surtout agi de continuer l’œuvre de son prédécesseur sur fond d’observation qui mène aux futures projections en termes de ruptures à opérer, de renforts à apporter à l’équipe pour maintenir l’équilibre et rester fort. Samedi commencera une autre étape. Celle de la responsabilité pleine et entière d’un coach désormais écartelé entre un legs à préserver et à consolider et une rupture pertinente. Sa démarche a commencé par un discours inclusif qui a consisté à écouter les cadres et à convaincre les jeunes pour les inciter à s’impliquer au projet qui impose une cure de jouvence qui ne doit pas entraîner certains acquis.
Cette approche doit désormais se refléter sur le jeu des Lions. Cette dimension qui est du ressort exclusif de Pape Thiaw constituera le véritable baromètre pour évaluer la touche du nouveau coach à la tête de l’équipe nationale. Ses derniers résultats ont donné un aperçu de son penchant pour le jeu offensif (4 matchs, 4 victoires, 8 buts marqués, 0 but encaissé). Une option qui demande une bonne dose d’audace à travers un repositionnement de certains joueurs sur le terrain pour mieux optimiser le rendement de l’équipe. Ce fut payant aussi bien au Malawi qu’à Dakar.
C’est vrai qu’à Benghazi il devra faire avec beaucoup d’absents et non des moindres. La richesse de l’effectif pourrait cependant pallier ces nombreux faux bonds pour raison de blessures. C’est donc également l’occasion pour l’ancien attaquant des Lions de 2002 de prouver sa connaissance du groupe et son sens tactique dans un match aussi important. Avec l’arrivée de nouveaux joueurs, l’espoir est permis à condition de leur tenir le bon discours indispensable à leur intégration dans le groupe. Le nouveau coach sait que la victoire reste l’objectif.
Pape Thiaw, qui a toutes les cartes en mains, peut réussir ce premier grand test malgré un environnement hostile et devant un adversaire déterminé à conserver sa place de leader du groupe B.
Bacary CISSÉ, envoyé spécial à Benghazi (Libye)
Espérons bien qu’il fasse un bon résultat..merci et good job