Après l’élimination du Jaraaf face à l’USM Alger en Coupe de la CAF, le président du club, Cheikh Seck, s’est confié sur Dsports pour analyser les performances de son équipe, pointer les difficultés structurelles du football sénégalais et réfléchir aux défis à venir.
Le Jaraaf qui avait besoin d’un match nul pour assurer sa qualification en quart de finale de la Coupe CAF a perdu face à Alger face à l’USMA, il y a dix jours (0-2). Les Médinois ont encaissé deux buts dans les dix dernières minutes. Un revers synonyme d’élimination. Pour Cheikh Seck, un fait de jeu a profondément marqué le match contre l’USM Alger : « Si l’arbitre avait sifflé le penalty sur Abdoulaye Faty, le match aurait pris une autre tournure. L’équipe a tenu jusqu’à la 80e minute. À dix minutes de la fin, nous aurions pu résister et décrocher une très belle performance pour le groupe. »
Malgré l’élimination, le président a salué le courage de ses joueurs, qui ont su rivaliser avec l’une des meilleures équipes africaines. Il reconnaît que les conditions étaient loin d’être optimales.
De grandes disparités entre clubs africains
Au-delà de la performance sportive, Cheikh Seck a mis en lumière le gouffre financier entre les clubs sénégalais et leurs homologues africains : « Il y a une grande différence de moyens entre nos équipes et les autres clubs africains. Au Jaraaf, nous avons de nombreuses charges à gérer, malgré le soutien de l’État pour l’achat des billets. Chaque match coûte entre 15 et 20 millions de francs CFA, c’est énorme. »
Le président a également souligné l’importance du soutien financier pour le développement des clubs locaux : « Le Jaraaf emploie une soixantaine de salariés, mais le sponsoring reste insuffisant. À part une banque et une société de boissons, nous n’avons pas assez de partenaires pour couvrir tous les besoins. Plusieurs clubs peinent à payer les salaires correctement. »
Un appel à revoir la politique sportive
Pour Cheikh Seck, l’élimination est l’occasion de repenser les priorités et les stratégies à adopter : « Il faut revoir notre politique sportive. L’État doit investir davantage. La situation actuelle est trop difficile pour espérer rivaliser avec les grands clubs du continent. »
Il a également évoqué les sacrifices personnels nécessaires pour gérer le club, sans oublier de mettre en avant le rôle des membres du bureau et des bénévoles qui soutiennent le Jaraaf.
Malgré les frustrations, Cheikh Seck a reconnu que cette campagne africaine reste une expérience précieuse : « C’était une très belle aventure. Peut-être que l’année prochaine, nous serons mieux préparés pour appréhender la compétition. »
Avant de retrouver la scène continentale, le président insiste sur la nécessité de mettre en place des bases solides, afin d’éviter les désillusions et de permettre au Jaraaf, et plus largement au football sénégalais d’être mieux armé.
Khadim DIAKHATÉ