C’est le cœur et le poumon. Quand le milieu est sain, une équipe rayonne forcément. Avec Gana Guèye et Cheikhou Kouyaté en double pivot pendant presque une décennie, l’entrejeu du Sénégal n’était pas très beau mais était solide et fiable. Depuis le sacre à la CAN en 2022, ce secteur est peut-être plus étoffé, a plus de qualité mais est jeune et friable.
Cissé le sait, même s’il a encore une fois brandi les statistiques en conférence de presse pour défendre son bilan, l’année 2024 n’a pas du tout été bien maitrisée par la sélection du Sénégal. Elle a quitté la CAN prématurément en 8e de finale et a pris du retard au mois de juin lors des qualifications à la Coupe du monde 2026. Au-delà des chiffres 7 victoires, 2 nuls lors des 9 matchs de cette année, le Sénégal concède beaucoup plus d’occasions et en obtient bien moins qu’avant.
Pour beaucoup d’observateurs, la défense à trois est le principal coupable. Il faut le jeter rapidement à la poubelle et revenir aux fondamentaux. Ce débat cache cependant un autre aspect très important. L’entrejeu qui constitue le cœur et le poumon de l’équipe, solide à la récupération mais moche dans l’organisation du temps des jumeaux Kouyaté et Gana, apparait plus clinquant avec l’avènement de jeunes à fort potentiel mais est fragile et très peu fiable. Alors que Gana et Kouyaté ont enchainé des matchs sans jamais se blesser, Pape Guèye, Nampalys Mendy et Pape Matar Sarr, Lamine Camara, sont fréquemment à l’infirmerie.
Lamine Camara est d’ailleurs incertain pour les matchs contre le Burkina Faso (6 septembre) et le Burundi (9 septembre) comptant pour les éliminatoires de la CAN 2025. Il souffre de douleurs abdominales. Le Monégasque avait déjà manqué un match important à la CAN contre la Guinée (2-0) alors qu’il avait sorti deux très gros matchs face à la Gambie (3-0) et le Cameroun (3-1). Pape Guèye aussi est allé à l’infirmerie au moment où Cissé avait le plus besoin de lui. Pièce maitresse lors des matchs de poules de la CAN 2023, il a manqué le 8e de finale contre la Cote d’Ivoire et les Lions se sont fait bouger par les Eléphants dans l’entrejeu. Et en juin, il est arrivé au regroupement très diminué. Entré en jeu contre les Léopards (1-1), il n’a pas joué face aux Mourabitounes (1-0).
Pape Matar Sarr avait, quant à lui, raté l’entrée en lice des Lions à Yamoussoukro. Conséquence de cette fragilité : Aliou Cissé n’a pas associé les mêmes milieux deux fois de suite en 2024.
Yacine DIENG
Les différents milieux utilisés en 2024
Mauritanie – Sénégal 0-1 : 3-5-2 (Ismaila Sarr, Pape Matar Sarr, Lamine Camara, Iliman Ndiaye, Habib Diarra)
Sénégal – RD Congo 1-1 : 3-5-2 (Ismaila Sarr, Pape Matar Sarr, Idrissa Gana Guèye, Iliman Ndiaye, Habib Diarra)
Sénégal-Bénin 1-0 : 4-3-3 (Nampalys, Idrissa Gana Guèye, Habib Diarra)
Sénégal – Gabon 3-0 : 3-4-3 (Pape Matar Sarr, Pathé Ciss, Lamine Camara, Ismaila Sarr)
Sénégal – Cote d’Ivoire 1-1 (tab 5-4) 3-4-3 : (Ismaila Jakobs, Lamine Camara, Pape Matar Sarr, Krépin Diatta)
Sénégal – Guinée 2-0 : 4-3-3 modulable en 3-4-3 (Pape Guèye, Pape Matar Sarr, Nampalys Mendy)
Sénégal – Cameroun 3-1 : 4-3-3 modulable en 3-4-3 (Lamine Camara, Pape Guèye, Pape Matar Sarr)
Sénégal – Gambie 3-0 : 4-3-3 modulable en 3-4-3 (Lamine Camara, Abdou Diallo, Pape Guèye)
Sénégal – Niger 1-0 : 3-4-3 (Jakobs, Lamine Camara, Pape Guèye, Krépin Diatta)
